Vers des hostilités ouvertes aux « conséquences désastreuses » entre l’Armée et la CMA dans le nord-Mali

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture
A United Nation armoured vehicle with the MINUSMA, the United Nations Multidimensional Integrated Stabilisation Mission in Mali, patrols in the desert outside Menaka on March 14, 2020 during the congress of the Movement for the Salvation of Azawad (MSA) a Tuareg political and armed movement in the Azawad Region in Mali. (Photo by Souleymane Ag Anara / AFP)

L’ex-rébellion touareg du nord du Mali a accusé mardi 29 aout l’Armée de nouvelles frappes aériennes sur ses positions, dans un climat de tension qui fait craindre une reprise des hostilités.

Vers des hostilités ouvertes aux « conséquences désastreuses » entre l’Armée et la CMA dans le nord-Mali.

Un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad a déclaré à un correspondant de l’AFP que l’Armée malienne avait frappé des positions de la CMA à Anéfis pour la deuxième journée consécutive. Il n’a pas rapporté de dégâts.

Des élus s’exprimant sous le couvert de l’anonymat ont confirmé l’existence de frappes aériennes, sans plus de détails. La CMA est une alliance de groupes indépendantistes et autonomistes à dominante touareg entrés en rébellion contre l’Etat malien dans le nord en 2012 en même temps que des islamistes radicaux.

La CMA a signé en 2015 un accord de paix avec le gouvernement malien. Les jihadistes continuent, quant à eux, de combattre l’Etat sous la bannière d’Al-Qaïda ou de l’organisation Etat islamique. Le Mali est plongé dans une crise multidimensionnelle profonde.

- Advertisement -

Les tensions ne cessent d’augmenter depuis des mois entre la CMA et la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020, sur fond de rivalité pour le contrôle du territoire. Elles ont été accentuées avec le début du retrait de la Mission de l’ONU déployée au Mali depuis 2013 et poussée au départ par les autorités maliennes. Les groupes armés s’opposent à ce que les camps de l’ONU soient transférés à l’Armée malienne. La remise du camp onusien de Ber à l’Etat mi-août a donné lieu à des accrochages entre l’armée et la CMA. La mission de l’ONU doit quitter d’autres camps d’ici au 31 décembre.

Le gouvernement dominé par les militaires a appelé lundi 28 aout les groupes armés signataires de l’accord de 2015 à reprendre le dialogue. Au même moment cependant, les groupes armés accusaient l’aviation malienne d’avoir largué quelques bombes sur leurs positions à Anéfis sans causer de dommages.

L’armée malienne a assuré sur les réseaux sociaux avoir « visé un regroupement de groupes armés terroristes » et avoir « neutralisé » plusieurs combattants. Dans un communiqué reçu lundi soir après l’appel au dialogue du gouvernement, la CMA dit considérer que la junte « a définitivement et délibérément opté pour une escalade vers des hostilités ouvertes aux conséquences obligatoirement désastreuses ».