L’Algérie ne veut d’une Libye bis à ses frontières avec le Niger et est activement en mission de bons offices dans la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
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Carte de la Libye.

L’Algérie, fermement opposée à toute intervention militaire au Niger, a envoyé mercredi son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, Bénin et Ghana, afin d’aider à trouver une issue à la crise, a annoncé la diplomatie algérienne.

Le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf, le 22 juin 2023 à Berlin.

Le ministre Ahmed Attaf, « mandaté par le Président Abdelmadjid Tebboune, entame ce mercredi 23 aout des visites de travail au Nigeria, au Bénin, et au Ghana », a annoncé le ministère, sur son compte X (ex-Twitter).

Il va mener des « consultations sur la crise au Niger et sur les moyens d’y faire face » avec ses homologues de ces pays « qui appartiennent à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) », a précisé le ministère.

L’objectif est de contribuer « à une solution politique qui évitera à ce pays et à la région toute entière les retombées d’une éventuelle escalade de la situation ». La diplomatie algérienne a un long passé de médiations ou tentatives dans le règlement de nombreux conflits internationaux. Il « n’y aura aucune solution sans nous. Nous sommes les premiers concernés », avait-il ajouté, lors d’un entretien retransmis par la télévision nationale.

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L’Algérie partage près de 1.000 km de frontière avec le Niger. « Dans quelles situations se trouvent aujourd’hui les pays qui ont connu une intervention militaire? », s’était interrogé le chef d’Etat algérien, avant d’ajouter: « Regardez où en est la Libye, la Syrie ». Plus grande nation d’Afrique, l’Algérie est limitrophe de deux pays en proie à des crises profondes: le Mali et la Libye, et elle refuse l’ouverture d’un troisième front à ses frontières.

Le Conseil de paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA) a décidé « de suspendre la participation du Niger à toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays », selon un communiqué publié mardi 22 aout.

Après le renversement le 26 juillet par des militaires du Président nigérien Mohamed Bazoum, élu en 2021, la Cedeao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger ».

« Deux pays (Mali et Burkina Faso, ndlr) sont prêts à entrer dans la bataille (aux côtés du Niger, ndlr) », avait souligné M. Tebboune, en estimant qu’en cas d’opération militaire, « tout le Sahel s’embrasera ». Au Mali et au Burkina Faso, confrontés à la violence jihadiste comme le Niger, les militaires putschistes ont prévenu qu’ils seraient solidaires de leur voisin.

Des policiers en patrouille dans une rue de Niamey, le 21 août 2023 au Niger.