La Nature crache de la chaleur au Maghreb, des températures frôlant les 50 degrés en Algérie et en Tunisie avec leurs corollaires

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture
Un homme protège sa tête du soleil avec un porte-document dans une rue d'Alger, le 18 juillet 2023 lors d'une vague de chaleur en Algérie.

Le mercure a frôlé les 50 degrés lundi 24 juillet en Tunisie, soit 6 à 10 degrés de plus que les normales de saison, ce qui a provoqué des coupures de courant et obligé de nombreux habitants à chercher refuge sur le littoral ou les plages, même la nuit.

Des habitants sur la plage de La Marsa, dans la banlieue de Tunis, le 24 juillet 2023, lors d’une vague de chaleur en Tunisie.

En Algérie voisine, les autorités étaient aussi en alerte, avec des pics pouvant atteindre 48 degrés localement dans cinq préfectures de l’est: Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf et Guelma, placées en « vigilance orange« . Dans les deux pays, des incendies violents ont été enregistrés au milieu d’une végétation surchauffée et privée d’eau depuis des semaines. En Algérie, des feux dans le nord et l’est ont fait 15 morts et 26 blessés, dans la nuit de dimanche à lundi 24 juillet, et rendu nécessaire l’évacuation de 1.500 personnes.

En Tunisie, dans une zone frontalière de l’Algérie, près de Tabarka, au nord-ouest, des incendies ont redémarré, attisés par de fortes rafales de vent et les températures caniculaires. Au moins 300 personnes ont été évacuées par la mer du village de Melloula, déjà victime d’un grave incendie dans la semaine, et d’autres par la voie terrestre. Lundi 24 juillet, dans le centre-ville de Tunis, la température a grimpé jusqu’à un pic de 49 degrés à l’ombre.

Catre du nord de l’Algérie indiquant les surfaces touchées par les incendies depuis le 17 juillet.

Un écran de l’avenue Bourguiba, axe central de la capitale, affichait même 56 degrés au soleil à mi-journée. Rares étaient les passants rencontrés par l’AFP. Aida Cherif, 56 ans, n’avait pas le choix: « J’ai un rendez-vous chez le médecin donc j’ai du sortir mais avec ma bouteille d’eau« , a confié cette Tunisoise. « D’habitude, je fais mes courses tôt le matin (…) Ensuite, je m’enferme chez moi« , a-t-elle ajouté. D’autres prennent la situation avec plus de flegme. Elyes Nafti, 18 ans, va aller à la plage: « On va se mettre sous un parasol et on rentrera en fin d’après-midi quand les températures baisseront. Il fait chaud dans la Médina (le centre ville historique). Nous allons nous rafraîchir un peu, nous poser, et passer un bon moment« .

- Advertisement -

Ces températures anormalement élevées pour un mois de juillet ont provoqué des coupures de courant électrique ces derniers jours. La compagnie publique Steg a expliqué les avoir décidées pour préserver la performance du réseau. Ces délestages ont lieu pendant une demi-heure à une heure, en particulier aux heures de forte consommation.

Le 10 juillet, un record de consommation d’électricité avait été atteint à 4.692 mégawatts, à cause d’une utilisation intensive de la climatisation. Des Tunisiens des quartiers populaires, souvent dépourvus d’air conditionné, viennent le soir dormir sous des tentes sur les plages de Carthage ou La Marsa, au nord de Tunis.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Tunisiens ironisent sur le pic de chaleur de ce 24 juillet, comparant la Tunisie à un « kanoun », brasero traditionnel. D’autres ont publié des prières pour que la vague de chaleur qui dure depuis plus de deux semaines prenne fin. En Algérie, plongée dans une « vague de chaleur sans précédent« , le groupe énergétique public Sonelgaz a dit avoir enregistré dimanche 23 juillet un pic de consommation de 18.697 mégawatts. Les climatiseurs sont devenus hors de prix (plus de 500 euros contre 300 auparavant) ou introuvables.

Ailleurs au Maghreb, au Maroc et en Libye, les températures étaient plutôt conformes aux normales saisonnières.

Un feu de forêt à Melloula, près de Tabarka, le 20 juillet 2023 lors d’une vague de chaleur en Tunisie.