Lutte pour la reconnaissance des droits des Tirailleurs en France: 2022 et 2023, des marqueurs désormais indélébiles

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2023 Afriquinfos)- La lutte pour rentrer dans leurs droits aura duré des décennies mais c’est désormais chose faite. Les anciens tirailleurs sénégalais peuvent désormais percevoir leur pension de retraite tout en habitant dans leur pays d’origine.

Avant cette dérogation, ils étaient contraints de vivre en France au moins six mois dans l’année depuis plus de trente ans pour pouvoir bénéficier, dans son intégralité, de leur pension de retraite de 950 euros, soit quelque 600.000 francs CFA. Après d’âpres négociations, une dérogation est entrée en vigueur et permet à ces tirailleurs d’entrer définitivement dans leur pays et de continuer à bénéficier de leurs droits.

Cette lutte porte des visages. Ce sont ceux de Yoro Diaw, Oumar Diémé, Maciré Sy, Mor Diop, Gorgui Mbodji, Younboussa Sonko, Daouda Faye Badji, Ousmane Sagna et Ndongo Dieng, neuf anciens combattants, âgés entre 96 et 85 ans et issus de la dernière génération du régiment de Tirailleurs dissout en 1960.

C’est avec tous les honneurs qu’ils ont été reçus à Dakar. D’abord par les autorités sénégalaises. Ils avaient été accueillis le 28 avril dernier à l’aéroport de Diass avant d’être reçus au Palais de la République par le chef de l’Etat Macky Sall. Il les a tous faits « Grand officier de l’Ordre national du Lion« . Le Colonel de la gendarmerie, Gorgui Dieng, qui a plafonné les distinctions nationales, a été lui élevé à la dignité de « Grand-croix de l’Ordre national du Lion« .

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Ensuite par l’Ambassadeur de France au Sénégal, Phillippe Lalliot qui les a rassurés que leurs sacrifices n’ont pas été vains: «Vous êtes une part de l’histoire et de la mémoire que la France et le Sénégal ont en partage. Nous leur devons, nous vous devons la relation entre nos deux pays telle qu’elle est aujourd’hui, solide et apaisée, nous n’oublierons pas», s’est ému le diplomate.

Une riche filmographie et biographie sur les tirailleurs

On ne risque pas en effet de passer l’histoire des tirailleurs aux oubliettes. Des films et des livres leurs ont été consacrés: «Camp de Thiaroye» (1988) du cinéaste Sembène Ousmane et «Tirailleurs» (2022) de Mathieu Vadepied.

La littérature n’est pas en reste avec «Hosties noires» (1948), un recueil de poèmes de Léopold Sédar Senghor, le roman «Frères d’arme» (2018) de David Diop et à travers la photographie, grâce à Omar Victor Diop.

S. B.