Boko Haram change de fusil d’épaule dans le bassin du lac Tchad pour gagner plus d’argent

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

N’Djaména (© 2023 Afriquinfos)- Au Tchad, le groupe jihadiste Boko Haram a changé de modus operandi depuis environ six mois. C’est ce qu’indiquent l’administration, les ONG et des journalistes opérant dans la région du Lac, dans le sud-ouest du pays.

Le groupe terroriste Boko Haram fait de plus en plus recours aux enlèvements contre des rançons, ce qui pousse la population à fuir.

Plus aucune attaque de grande envergure depuis des mois dans la région, les jihadistes de Boko Haram opèrent désormais de nuit et par petits groupes de six à huit combattants, en évitant l’armée tchadienne.

A en croire le préfet du département de Fouli, Adoum Mahamat Mbomi, «Boko Haram a changé ses méthodes d’action. Il a commencé à enlever les personnels de l’État ou des ONG pour les échanger contre des rançons».

- Advertisement -

Mais ce ne sont pas les seules cibles des jihadistes de Boko Haram. «Des jeunes garçons et des jeunes filles aussi. Parfois, ils s’échappent de Boko Haram. D’autres sont échangés contre rançons, et il y en a qui sont gardés comme combattants». Et certaines parmi ces filles sont forcées d’épouser les jihadistes, explique le préfet de Fouli.

Conséquence: cette insécurité, conjuguée aux inondations qui ont frappé récemment toute cette région, a causé un déplacement massif de la population des îles du lac Tchad pour la terre ferme. «Des ONG sont en train d’intervenir, mais il y a trop de monde», environ 45.000 personnes, regrette encore Adoum Mahamat Mbomi.

Face à l’ampleur de la situation, les forces vives de la région du lac Tchad se sont réunies dans «un Forum contre la nébuleuse Boko Haram» à Bol, leur capitale. Ils demandent au gouvernement d’installer plus de bases et de patrouilles militaires, ou encore d’armer les chasseurs du coin.

Afriquinfos