Moussa Faki Mahamat droit dans ses bottes, même quand il traite les dossiers tchadiens

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba  (© 2022 Afriquinfos)- Il s’est ouvert ce vendredi 11 novembre une réunion du Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l’UA sous la Présidence de Moussa Mahamat Faki. A l’ordre du jour, un rapport sur la situation politico-sécuritaire au Tchad, produit par le diplomate tchadien et dans lequel il demande des sanctions contre le pouvoir de N’Djamena. Conformément aux textes de l’organisation qu’il dirige.

Bien qu’il soit de nationalité tchadienne, le président de la Commission de l’UA qui dirige par ailleurs le CPS, a un regard plutôt critique sur les récents bouleversements politiques survenus au Tchad. Dans un rapport qu’il a présenté ce vendredi aux 15 membres de cet organe chargé de la prévention, la gestion et le règlement des conflits, Mahamat Moussa Faki demande sans détours des sanctions contre le pouvoir de Transition dirigé par le président Mahamat Idriss Deby Itno.

Le président du CPS reproche notamment au pouvoir de N’Djamena d’avoir refusé de respecter la durée maximale de 18 mois comme promis pour la durée de la Transition. Dans son rapport, il soutient qu’il s’agit de «sauvegarder un minimum de crédibilité» de l’organisation, mais aussi d’être «cohérents» avec ce qui a été fait pour les quatre autres pays africains où il y a eu des changements anticonstitutionnels de Gouvernement ces derniers. Moussa Faki exige aussi une condamnation ferme du CPS contre les «les meurtres, la torture, l’arrestation et les emprisonnements arbitraires de centaines de civils» qui ont eu cours lors des manifestations du 20 octobre dernier.

On ne décolère pas à N’Djamena car le rapport a fuité sur les réseaux sociaux bien avant la session de ce vendredi. Les autorités tchadiennes dénoncent ce qu’elles considèrent comme un pamphlet.

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Pour le clan de Mahamat Idriss Deby Itno, les ambitions présidentielles de l’actuel Président de la Commission de l’UA motiveraient son acharnement contre le Gouvernement de transition au Tchad. Il préfère d’ailleurs que ce soit la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui gère le dossier tchadien. On sait donc déjà que les conclusions des travaux du Conseil paix et sécurité (CPS) de l’UA ne seront pas accueillies favorablement par les autorités tchadiennes de transition.

Boniface T.