Paris (© 2022 Afriquinfos)- L’homme aux multiples surnoms, le ‘’Roi de l’Afrobeat’’. ‘’The Black President’’, ‘’Anikulapo-Celui qui a la mort dans la poche’’ est en attraction dans la capitale parisienne. Fela Kuti, son parcours, sa musique, son combat politique, et ses muses, font l’objet d’une exposition-événement à la Philharmonie de Paris. Ouverte au public le jeudi 20 octobre, elle se poursuit jusqu’au 11 juin 2023.
Décédé en 1997 des suites du SIDA, Fela ‘’Anikulapo’’ Kuti demeure jusqu’à nos jours, l’artiste nigérien le plus influent. On lui doit la création de l’Afrobeat qui continue d’inspirer des milliers d’artistes aux quatre coins du monde. C’est cet immense héritage qui est actuellement mis à l’honneur à Paris. Une exposition qui allie musique, photographies et reliques du ‘’Président de la république de Kalakuta’’. Pour l’un des commissaires de l’expo. Alexandre Girard-Muscagorry, son objectif est de faire entrer les visiteurs ‘’dans la matière sonore et la matière politique que Fela a inventé dans les années 1970-1980.’’
Il s’agit aussi de montrer l’influence de l’Afrobeat et sa mondialisation : « Alors la musique de Fela est omniprésente à travers le monde. On a évidemment de très nombreux groupes d’afrobeat qui continuent à réactiver la musique de Fela au Nigeria, mais aussi en Europe, au Brésil, au Japon. C’est ce qu’on montre dans l’exposition, le caractère global aujourd’hui du son de l’afrobeat. Mais les rythmes que Fela a inventé sont également repris par des rappeurs, par des musiciens de pop musique. Ce son est vraiment très, très fort. » a ajouté Alexandre Girard-Muscagorry.
L’exposition Fela à la Philharmonie de Paris retrace aussi l’engagement du Président du leader ‘’Mouvement du peuple’’, parti politique avec lequel il s’est présenté à la présidentielle de 1979 au Nigeria. Qui de mieux qu’un de ses fils, présent à Paris pour le lancement de l’expo pour parler de ce pan de la vie du roi de l’afrobeat « Fela était la voix des sans voix, parce qu’à cette époque, aucune voix ne s’élevait pour dénoncer la corruption ou les maux et les problèmes de la société. Personne n’était assez courageux pour prendre la parole et combattre un dictateur militaire. Fela était le seul (…) il voyait sa musique comme une force, une arme pour faire passer ce message très important contre l’autorité, contre la colonisation, contre les gouvernements africains corrompus. Pour lui, sa musique était une arme« , raconte Femi Kuti, le fils de Fela Kuti.
Des extraits de morceaux et de concerts, des photos inédites mais aussi les tenues de scènes dont les fameux slips de Fela, permettront au grand public de découvrir le musicien de génie et le combattant pour plus d’égalités sociales.
Boniface T.