Koffi Olomidé, star de la rumba congolaise, a été relaxé lundi en appel des chefs d’accusation d’agressions sexuelles sur quatre de ses ex-danseuses, mais condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de trois ans pour les avoir séquestrées lors de ses tournées en France.
La relaxe sur les agressions sexuelles est « prononcée au bénéfice du doute », a expliqué la présidente de la 7e chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Versailles, évoquant notamment des « déclarations évolutives, parfois contradictoires » des plaignantes.
En revanche, la séquestration « ne fait aucun doute », avec des plaignantes « privées de toute liberté et surveillées de manière constante » par deux complices de Koffi Olomidé entre 2002 et 2006 dans un pavillon de banlieue parisienne, où avaient été installés des serrures sur les volets.
Ces deux gardes congolais, Mbila Kakese et Ogima Tsasa Nduka, ont été tous deux condamnés à six mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de trois ans.
Les plaignantes « seront nécessairement déçues sur l’infraction d’atteintes sexuelles puisque c’était pour elles la chose la plus importante », a déclaré à l’issue du délibéré Me David Desgranges, qui représente trois des danseuses. « En revanche, la séquestration a été retenue » au contraire du jugement en première instance, avec des intérêts et dommages conséquents, estime l’avocat: Koffi Olomidé et ses deux complices doivent verser de 10.000 à 32.000 euros pour chaque danseuse.
Les quatre femmes congolaises, qui ont déposé plainte entre 2007 et 2013, accusaient Koffi Olomidé de les avoir enfermées dans un pavillon en banlieue parisienne et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines.
L’arrêt rendu lundi par la cour est loin des attentes du parquet général. Pendant le procès qui s’est tenu fin octobre dernier, le parquet avait requis huit ans de prison contre le Franco-Congolais de 65 ans, demandant de revenir sur « le naufrage » du premier jugement et de reconnaître coupable cet « homme puissant », star internationale qui vit désormais en France.
En première instance, en 2019, le tribunal de Nanterre l’avait condamné à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle » sur l’une des jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits, et l’avait relaxé des poursuites concernant les trois autres.
Afp