Mali: La date des élections générales de 2022 sujette aux conclusions des assises nationales

Afriquinfos Editeur
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Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU le 25 septembre à New York.

Bamako (© 2021 Afriquinfos)-  Prévues pour se tenir en début 2022, les élections présidentielles et législatives au Mali, pourraient connaître un report de quelques semaines ou mois, a affirmé dimanche à l’AFP le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga.

« Est-ce que cela se tiendra le 27 février (comme prévu initialement), ou (cela pourrait être repoussé) de deux semaines, de deux mois, de quelques mois, nous le dirons » à l’issue des « Assises nationales de la Refondation qui se tiendront d’ici fin octobre », a-t-il dit. « L’essentiel pour nous c’est moins de tenir le 27 février que de tenir des élections qui ne seront pas contestées », a souligné le Premier ministre.

Le calendrier électoral prévoyant une présidentielle et des législatives au Mali fin février, début mars, « a été fixé à partir des exigences de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sans se poser les questions de quelles sont les étapes pratiques qu’il faut franchir pour y arriver », a expliqué Choguel Kokalla Maïga. A l’issue des Assises, « nous sortirons avec un agenda plus détaillé », A-t-il ajouté. « Il vaut mieux organiser des élections apaisées, reconnues par tous, plutôt que d’organiser des élections avec des contestations », a insisté le Premier ministre.

Des menaces de boycott autour des assises?

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La semaine dernière, le ministère de la Refondation de l’État organisait à Bamako une table-ronde sur la création d’un organe unique de gestion des élections et la validation d’un avant-projet du calendrier des « assises nationales de la refondation », souhaités par le gouvernement. Mécontents, de nombreux partis politiques, qui réclament le respect des délais de la transition, soit l’organisation d’élections générales le 27 février prochain, ont boycotté la rencontre.

Le M5-RFP, la coalition dont sont issus le Premier ministre et une partie du gouvernement de transition, juge nécessaire la mise en place de réformes politiques avant tout nouveau scrutin dans le pays : «Chaque élection entraine des crises post-électorales, affirme-t-elle, et cela vient vraiment de nos institutions qui ont beaucoup de choses qu’il faut revoir».

Au menu des discussions, les attributions d’un nouvel organe de gestion des élections, son mode d’organisation et son fonctionnement ont été largement débattus. Sur le plan national et sous réserve de validation, cette structure de gestion des élections serait composée de sept membres nommés par décret pour un mandat de sept ans non renouvelable. Des prérogatives qui sont pour l’heure loin de faire l’unanimité.

«Vu les dissensions qui existent entre les gens, nous n’avons pas pu épuiser les termes de référence donnés aujourd’hui, observe ainsi Seydou Traoré, membre d’une organisation de la société civile. La société malienne est très divisée, et nous avons besoin que chacun mette de l’eau dans son vin pour arriver à un consensus».

Les discussions avaient repris ce samedi 25 septembre, mais en l’absence de nombreux partis politiques qui jugent cette réforme inutile dans les délais qu’il reste à la transition.

V. A.