La Tanzanie a rejoint le cercle fermé des Etats africains qui ont une ministre de la Défense

Afriquinfos Editeur
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La nouvelle présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan pendant une revue des troupes, à Dar es Salaam le 19 mars 2021.

Dar es Salam (© 2021 Afriquinfos)- Sur le continent,  la Tanzanie vient d’élargir  le cercle fermé des Etats qui disposent d’une femme ministre de la Défense.   

La première femme présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a nommé une femme, Stergomena Tax, au poste de ministre de la Défense. Cette nomination fait partie du deuxième remaniement ministériel auquel la présidente a procédé depuis le décès de son prédécesseur, John Magufuli, au début de l’année.

Stergomena Tax prend désormais la tête du ministère de la Défense et du Service national, succédant à Elias Kwandikwa, décédé le mois dernier.

« J’ai décidé de briser le mythe de longue date selon lequel au ministère de la défense, il doit y avoir un homme avec des muscles. Le travail du ministre n’est pas de porter des fusils ou de l’artillerie », a déclaré Mme Hassan.

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Mme Tax porte à huit le nombre de femmes qui occupent des postes ministériels dans le gouvernement de la présidente Hassan. En Afrique, sa nomination est la dernière en date d’un certain nombre de nominations de femmes à des postes de défense, notamment, Marie Noëlle Koyara pour la Centrafrique (2017); Monica Juma, Secrétaire du Cabinet de la Défense du Kenya (2020); Oppah Muchinguri, ministre de la Défense du Zimbabwe (2018), la sud-Africaine Nosiviwe Mapisa-Nqakula (2012); Angelina Teny, devenue le 12 mars 2020 la première ministre de la Défense du Soudan du Sud; et la Togolaise Essozimna Marguérite Gnakadé, nommée par la Première ministre le 1er octobre 2020.

Une nomination stratégique dans la lutte anti-terroriste ?

Selon les analystes locaux, cette nomination pourrait stimuler les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. Tax a récemment pris sa retraite en tant que secrétaire exécutive de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), un poste qu’elle occupait depuis 2013.

«Je pense qu’elle est bien placée pour lutter contre le terrorisme régional. Elle peut utiliser efficacement ses yeux et ses oreilles pour voir les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur », a déclaré Silvio Mnyifuna, un commentateur politique local. «Tax peut faire équipe avec d’autres dirigeants régionaux pour garantir que la paix et la sécurité prévalent», a ajouté l’expert.

La nomination de Tax intervient à peine un mois après que la Tanzanie a proposé d’abriter un centre de lutte contre le terrorisme pour participer aux efforts du bloc régional de la SADC dans sa lutte contre une insurrection croissante qui menace la stabilité dans la région.

Selon un communiqué de la SADC lors d’un sommet tenu au Malawi le mois dernier, le centre antiterroriste qui sera basé en Tanzanie devrait offrir des « services consultatifs dédiés et stratégiques » à la région, sur les menaces terroristes et la cybercriminalité.

Malgré son expérience en matière de paix et de stabilité la Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est, est confrontée à une menace terroriste croissante à sa frontière sud avec le Mozambique.

V. A.