Légalisation de l’usage de cannabis : un sujet qui divise l’Afrique du Sud

Afriquinfos
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Pretoria (© 2018 Afriquinfos)- C’est en septembre dernier, que la Cour Constitutionnelle sud-africaine suite à une décision de justice, a légalisé la consommation de la Marijuana à usage personnel pour les adultes. Depuis, la polémique n’en finit plus dans la nation arc-en-ciel. Face à face, les partisans de cette loi encore à l’étude au Parlement, qui croient dur comme fer en ses vertus médicinales et ses opposants, qui craignent un taux plus élevé de consommateurs de drogues et par-delà de la criminalité.

Jusqu’à très récemment, la consommation ou la possession de cannabis était passible de peines d’emprisonnement en Afrique du Sud. Depuis septembre dernier, il n’en est plus rien. La plus haute Cour du pays a décidé de sa légalisation, du moins pour les adultes et à des fins personnelles. Dans un pays, où plus de la moitié de la population a recourt à la médicine traditionnelle, c’est une victoire pour ses praticiens. « Longtemps, nous n’avons pu dire tout haut que nous utilisions le cannabis (…) aujourd’hui, on peut. C’est une victoire réelle non seulement pour nous les soignants, mais aussi pour tous nos clients et patients », avait alors déclaré Phephisile Maseko, la cheffe de l’association des médecins traditionnels du pays. Nombreux sont en effet les consommateurs de « Dagga » (le nom usuel du cannabis en Afrique du Sud), qui ne tarissent pas d’éloges sur ses pouvoirs de guérison. Consommé sous forme d’infusion, le cannabis serait même capable de venir à bout de maladies qui résistaient à la médecine moderne.

Dans le camp d’en face, on ne l’entend pas de cet oreille. La « dagga » n’aurait pour eux aucune vertu médicinale si ce n’est de rendre dépendant ses consommateurs. Kenneth Meshoe, le président du très conservateur Parti démocrate-chrétien africain (ACDP), s’oppose farouchement à la légalisation de la Marijuana. « Je suis très déçu. L’Afrique du Sud a déjà un sérieux problème avec la drogue, beaucoup d’usagers vont finir par tomber dans les drogues dures et finalement dans la criminalité », a-t-il notamment écrit.

Pour l’heure, la Cour constitutionnelle, a donné un délai de deux ans aux parlementaires sud-africains pour peaufiner un nouveau texte relatif à sa décision de justice. D’ici là, les pros et les antis-légalisation du cannabis, n’auront certainement pas fumé le calumet de la paix.

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Boniface.T.