New-York (© 2024 Afriquinfos)- Ce 25 novembre 2024 marquait la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. L’occasion pour plusieurs acteurs d’initier des actions en vue de mettre fin à ce fléau. Si le secrétaire général de l’ONU a pour la circonstance appelé à unir les forces et à agir de toute urgence pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles, plusieurs pays d’Afrique ont pour leur part lancé des campagnes pour se joindre aux 16 Jours d’activisme visant à lutter contre les violences basées sur le genre (VBG) et à défendre les droits des femmes et des filles.
‘’L’épidémie de violence à l’égard des femmes et des filles est une honte pour l’humanité’’, s’est indigné Antonio Guterres. D’après le patron des Nations Unies, chaque jour, en moyenne, 140 femmes et filles sont tuées par un membre de leur famille. ‘’Encore aujourd’hui, environ une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles. Aucun pays, aucun milieu n’est épargné. Et la situation ne fait qu’empirer’’, a-t-il informé.
Les crises liées aux conflits, au climat et à la faim accentuent les inégalités. De terribles violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre. Et, sur Internet, les femmes et les filles s’exposent à un déferlement de misogynie. Pour ne rien arranger, les droits des femmes et des filles ne cessent d’être remis en cause. Les situations où les protections juridiques sont supprimées et où les droits humains sont bafoués sont devenues monnaie courante, de même que les cas où des défenseurs et défenseuses des droits humains des femmes sont menacés, harcelés ou tués pour s’être exprimés, souligne entre-autre le Secrétaire Général des Nations Unies.
‘’Par l’Initiative Spotlight de l’Organisation des Nations Unies et l’initiative Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes d’ici à 2030, nous sommes toutes et tous invités à unir nos forces pour mettre fin au fléau de la violence à l’égard des femmes et des filles, où qu’il sévisse. Le monde doit entendre cet appel. Nous devons agir de toute urgence en faveur de la justice et de la responsabilisation et soutenir les actions de sensibilisation’’, a en outre déclaré M. Guterres.
‘’Il y a près de 30 ans, une promesse a été faite avec la Déclaration et Programme d’action de Beijing, celle de prévenir et d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles : il est grand temps de la tenir’’, a-t-il martelé. Au-delà de cette interpellation, plusieurs pays d’Afrique ont lancé des campagnes pour se joindre aux 16 Jours d’activisme visant à lutter les VBG et à défendre les droits des femmes et des filles.
Le Rwanda a déclenché lundi une campagne de 16 jours d’activisme contre les VBG, exhortant à déployer des efforts conjoints pour lutter contre ce type de violences. Avec le thème national de cette année « Tous pour des familles sans VBG« , la campagne met l’accent sur la cohésion familiale et la responsabilité collective dans la prévention des conflits et la lutte contre les violences basées sur le genre.
Consolée Uwimana, ministre rwandaise du Genre et de la Promotion de la famille, a discuté des solutions pour éliminer toutes les formes de VBG dans les communautés, lors d’un dialogue de haut niveau organisé dans la capitale Kigali, indiquant que des efforts collectifs étaient nécessaires pour mettre fin aux violences basées sur le genre. Selon Jennet Kem, représentante d’ONU Femmes au Rwanda, ces 16 jours d’activisme ne sont pas seulement un moment de réflexion, mais un moment pour agir et continuer à agir. « Continuons à œuvrer pour une société où les violences contre les femmes appartiendront au passé« , a-t-elle dit.
Au Bénin, une campagne de 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre a été inaugurée lundi. Placée sous le thème « Riposter et se reconstruire après les violences« , cette campagne abritera une série d’activités, visant à promouvoir les droits des femmes et des filles, à sensibiliser sur les mécanismes de protection et de dénonciation, et aussi à encourager la tolérance zéro envers les violences basées sur le genre.
Côté camerounais, la campagne a débuté lundi sous le thème de »Toutes les 11 minutes, une femme est tuée. Pas d’excuse. Tous unis pour mettre un terme à la violence contre les femmes’‘. En Côte d’ivoire, a démarré ce lundi 25 novembre les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Jusqu’au 10 décembre, gouvernants, féministes et tous les activistes épris de justice sociale vont donner de la voix pour la sécurité, la protection et le plein épanouissement des femmes.
Selon le rapport publié par ONU Femmes et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Afrique a enregistré en 2023 les taux les plus élevés de féminicides commis par un copain intime ou un membre de la famille, avec environ 21.700 femmes tuées.
En 2025, le monde célébrera le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, qui ont promis de prévenir et d’éliminer la violence contre les femmes et les filles. Les 16 Jours d’activisme constituent l’opportunité de relancer ces engagements et de demander aux décideurs de rendre des comptes et d’agir.
V. A.