La violence humaine est étroitement liée aux changements climatiques : voilà la conclusion de l’étude menée par Solomon M. Hsiang et ses collègues le mois dernier. L’enquête scientifique, s’appuyant sur une multitude de travaux en provenance du monde entier, ont en effet remarqué une corrélation quasi systématique entre les modifications météorologiques et les actes de violence.
« Les résultats sont saisissants » témoigne le chercheur américain. Du coup de klaxon intempestif à la guerre civile généralisée, en passant par la violence domestique, les meurtres, les soulèvements populaires et l’instabilité politique, la météo aurait donc une très forte influence sur la violence chez les humains. L’étude se réfère même à des disparations de civilisations entières, comme celle des Mayas il y a plusieurs siècles…
Ces résultats trouvent une résonnance particulière sur tout le continent africain, où les conflits, tant domestiques que généraux, sont légion. Et si cette étude a vu juste, il suffirait d’une augmentation de température de seulement 2 degrés Celsius pour accroître le risque d’une guerre civile de 50%.
Inquiétant, mais pas catégorique
Des chiffres qui font peur, avec le réchauffement climatique qui nous guette. Sans crier à la fin du monde, les scientifiques sonnent l’alarme : « le changement climatique d’origine anthropique risque d’augmenter considérablement les conflits de par le monde ».
Mais cette conclusion ne fait pas l’unanimité. Pour commencer, les chercheurs eux-mêmes précisent leur propos : ils ne disent pas que le climat est la seule cause de la violence, ni même la cause principale, mais qu’elle a une influence significative sur les comportements humains.
D’autres spécialistes, quant à eux, se montrent très dubitatifs. « Les crises sont multifactorielles » rappelle Emile Durkheim, qui refuse de réduire la multitude des actes humains violents à une seule question de thermomètre. Sans compter que l’étude, si elle montre la corrélation entre les deux phénomènes, n’en explique pas les causes pour autant.
Cette étude trouvera-t-elle confirmation à l’avenir ? On pourrait presque espérer que non…