Veillée d’armes du Nigéria et de ses voisins pour combattre Boko haram

Afriquinfos Editeur 26 Vues
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Le Nigeria et ses pays voisins se sont réunis,ce mardi 20 janvier dans la capitale du Niger, pour discuter d’une stratégie à mettre en œuvre pour anéantir Boko Haram. Ces pays comptent ainsi renforcer la coopération militaire mise en œuvre fin 2014 entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad constituée  du Cameroun, du  Niger, du Nigeria et du Tchad.

Pour trouver un moyen de mettre fin aux exactions meurtrières de la secte Boko Haram qui se perpétuent dans la sous région,le Nigeria et ses voisins se concertent sur le sujet depuis mardi. Réunis, à Niamey, ces pays tentent, de trouver un moyen d’unir leurs forces contre Boko Haram.

Cette rencontre est motivée par une coopération militaire qui a été actée entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) fin 2014. La force régionale, composée de 700 militaires issus de chacun des quatre pays, peine à se concrétiser.  Treize pays, dont les ministres des Affaires étrangères ou de la Défense de six Etats africains et organisations panafricaines participent à cette rencontre.

Il est donc question   de renforcer cette coopération militaire face au groupe terroriste nigérian qui a pris le contrôle de vastes territoires du nord-est du Nigeria et multiplie aussi les incursions au Cameroun voisin. Les participants ont au cours de leurs discussions fait des analyses ou emis des propositions ou justifié leur implication dans cette démarche.

«Nous assistons, comme ce fut le cas au Mali, à la perte de souveraineté du Nigeria sur des pans entiers de son territoire et à l’exportation de la violence aux pays voisins », a déploré le ministre des Affaires étrangères du Niger, Mohamed Bazoum, en ouverture de ce mini-sommet. «Boko Haram a multiplié les attaques et s’est constitué un vaste territoire aux frontières de nos quatre pays qu’elle administre désormais selon ses propres règles », a estimé le chef de la diplomatie nigérienne. Selon lui, l’attaque contre la ville stratégique de Baga, dans le nord-est nigérian, qui a fait plus de 2 000 morts, témoigne particulièrement de « la puissance de feu» croissante du groupe islamiste qui dispose «de plus en plus de moyens considérables».

«Cette montée en puissance traduit surtout notre lenteur et notre incapacité à lui opposer une réponse robuste », observe le ministre nigérien, pour qui «la situation sécuritaire au Nigeria et dans le bassin du lac Tchad s’est considérablement dégradée».

Une analyse confirmée par l’ONG Amnesty International, selon qui, l’attaque de Baga est « la plus grande et la plus destructrice jamais perpétrée » par les terroristes nigérians depuis le début de leur insurrection, en 2009.

Dimanche dernier, Boko Haram a lancé un nouveau raid meurtrier dans le nord est du Cameroun enlevant une soixantaine de personnes et en tuant plusieurs autres.

Une attaque qui a poussé l’armée tchadienne à se déployer au Cameroun et au Nigeria, depuis le week-end dernier, pour mettre un terme aux incursions meurtrières du groupe nigérian sur le territoire de son voisin.

 Le Président tchadien Idriss Deby a d’ailleurs appelé à une large coalition régionale contre Boko Haram, affichant sa volonté de reprendre Baga, située sur les rives du lac Tchad. «Nous ne pouvons pas rester indifférents sur ce qui se passe chez nos voisins. Le Cameroun est la porte d’entrée et de sortie du Tchad sur le plan économique », a justifié le Président tchadien, qui a lancé un appel aux autres pays d’Afrique Centrale pour «constituer une large coalition», a-t-il lancé.

Un engagement tchadien qualifié par Mohamed Bazoum «d’évolution positive la plus significative » dans la lutte menée jusqu’à présent contre Boko Haram. La décision tchadienne est « tout à fait légitime, il fallait qu’il y ait des réactions sur-le-champ, des réactions naturelles, de légitime défense», a remarqué Hiroute Guebre Sellassie, l’envoyée spéciale des Nations Unies pour le Sahel.

«Les choses pressent, on ne pouvait pas attendre la mise en place formelle d’une force régionale. Le Tchad défend la région, mais défend aussi le Tchad, en prenant cette initiative, parce que les risques qu’encourt le Tchad sont peut-être tout aussi graves que ceux qu’encourt le Cameroun», fait-elle remarquer.

Depuis 2009 à ce jour plus de 13 000 personnes auraient perdu la vie et 1,5 million déplacés suite aux exactions de Boko Haram selon des chiffres publiés par des sources sécuritaires camerounaises.

 

                                                    P. AMAH