Ce rapport associe une analyse des données relatives aux IDE en Afrique depuis 2003 et une enquête menée auprès de plus de 500 chefs d'entreprises du monde, dans plus de 30 pays, concernant leurs points de vue sur le potentiel du marché africain.
Ajen Sita, président-directeur général d'EY Africa, a déclaré : «L'année dernière, l'Afrique a dû faire face aux vents contraires les plus forts de ces dernières années. Par conséquent, sa croissance économique atteindra probablement cette année son niveau le plus bas des cinq dernières années, phénomène résultant de l'impact de la baisse du prix du pétrole sur les économies du Nigeria et de l'Angola, de l'assouplissement du prix d'autres matières premières et de la faible croissance de l'Afrique du Sud. Cependant, dans un même temps, la croissance économique du continent reste robuste. Cette année, l'Afrique subsaharienne enregistrera encore le deuxième taux de croissance économique le plus élevé au monde, avec 22 économies affichant un taux de croissance de 5 % ou plus».
Regain d'intérêt de la part des investisseurs traditionnels
Du point de vue régional, les investissements d'Europe de l'Ouest et intra-africains restent les principales sources d'IDE, bien qu'en 2014, les investisseurs traditionnels, parmi lesquels l'Amérique du Nord et le Moyen-Orient, se sont recentrés sur l'Afrique. L'année dernière, les entreprises basées aux États-Unis ont été les plus grands investisseurs en Afrique, en y lançant 101 projets d'IDE et en représentant 13,8 % de l'ensemble des projets d'IDE en Afrique, en hausse par rapport à une part de 9,8 % en 2013.
Les investisseurs sud-africains ont à nouveau joué un rôle essentiel en étant à l'origine du deuxième plus grand nombre de projets d'IDE sur le continent. Les investissements britanniques ont fortement diminué, tandis que les investisseurs des EAU et de France sont revenus en force, occupant respectivement les quatrième et cinquième places.
Secteurs en vogue auprès des investisseurs étrangers
Une classe de consommateurs croissante et une urbanisation en pleine expansion façonnent l'avenir du continent africain et définissent de nouvelles tendances. Conformément à ces tendances, les afflux d'IDE à destination du secteur de l'immobilier, de l'hôtellerie et de la construction ont fortement progressé, faisant de ce secteur l'un des plus attractifs pour les IDE, avec une part de 43,8 % de la valeur du capital et de 33,6 % de la création d'emplois.
En termes de nombre de projets d'IDE, les investisseurs continuent à consacrer la plus grande partie de leur activité à trois secteurs orientés vers les consommateurs : technologie, média et télécommunications ; services financiers ; produits de consommation et commerce de détail. Un tiers (31 %) des personnes ayant participé à l'enquête estime également que l'agriculture s'affirmera, au cours des deux prochaines années, comme un facteur de croissance essentiel en Afrique.
Perception de l'Afrique par les investisseurs
D'après les résultats de l'enquête d'EY, la perception de l'attractivité de l'Afrique s'est légèrement détériorée au cours de l'année dernière.
Comme le souligne A. Sita : « Ce changement de perception est le plus faible depuis que notre enquête existe. Cependant, il est important de ne pas exagérer cette détérioration. Globalement, une majorité de sondés avait une vision positive des progrès réalisés en Afrique au cours de l'année dernière et pense que l'attractivité du continent en tant que destination commerciale s'améliorera au cours des trois prochaines années.
L'Afrique est toujours bien placée par rapport à d'autres régions, notamment parmi les sondés qui connaissent bien ce continent. En fait, les personnes interrogées qui exercent déjà des activités commerciales en Afrique restent majoritairement positives et classent une fois encore cette région comme la destination d'investissement la plus attractive au monde. »