V. Mondlane désormais hors d’Afrique du Sud, la contestation se poursuit au Mozambique

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Venancio Mondlane, principal candidat de l'opposition à l'élection présidentielle au Mozambique, à Maputo le 9 octobre 2024.

Le principal opposant mozambicain, Venancio Mondlane, a affirmé avoir été victime d’une tentative d’assassinat en Afrique du Sud, où il avait trouvé refuge après des élections dont il conteste les résultats, lors d’un direct vidéo sur les réseaux sociaux dans la nuit de dimanche à lundi 4 novembre.

V. Mondlane a quitté depuis le continent africain, selon ses propres mots pour échapper à un assassinat. Sans dévoiler son lieu actuel de résidence. ‘Quand j’étais en Afrique du Sud, des assassins étaient à ma porte pour me tuer. J’ai dû sauter par la porte arrière, filer vers un salon de coiffure du quartier de Sandton (près de Johannesburg, ndlr), courir avec mes sacs et ma famille’, a assuré Venancio Mondlane, qui revendique la victoire à la présidentielle du 09 octobre 2024.

Le ministère des Affaires étrangères sud-africain a déclaré lundi 04 novembre à l’AFP n’avoir ‘aucune connaissance de la présence de M. Mondlane en Afrique du Sud’. ‘Quiconque a connaissance d’un crime ayant été commis ou d’une tentative de crime doit le signaler aux services de Police sud-africains’, a-t-il ajouté. Selon les résultats officiels annoncés le 24 octobre, le parti au pouvoir au Mozambique depuis 49 ans, le Frelimo, a remporté les élections présidentielle et parlementaires du 9 octobre.

Le Frelimo a été crédité par la Commission électorale de plus de 70% des voix dans ce scrutin entaché de nombreuses irrégularités selon des observateurs internationaux. Venancio Mondlane, qui dit avoir quitté l’Afrique du Sud, a réitéré son appel à sept jours de grève, ‘une paralysie totale’ devant aboutir à une grande marche dans la capitale Maputo jeudi 7 novembre 2024. Marche qu’il a annoncée comme le ‘jour de la libération du Mozambique’. La manifestation a été dispersée par les Forces de défense et de sécurité.

Une nouvelle fois, les réseaux sociaux étaient inaccessibles lundi 04 novembre 2024 dans l’Etat lusophone, a constaté l’AFP. Ce qu’a confirmé le service de surveillance de l’internet Netblocks. ‘Les données montrent que les restrictions sur les réseaux sociaux se poursuivent au Mozambique’, a indiqué Netblocks dans un tweet. Il s’agit au moins du quatrième jour où les communications sont perturbées dans ce pays (bordé par l’océan Indien) depuis la proclamation des résultats. Les activités dans la capitale étaient encore au ralenti lundi 04 novembre, selon une équipe de l’AFP, et plusieurs rassemblements ont été dispersés, notamment par des tirs de gaz lacrymogène.

Depuis le début de la contestation au mois d’octobre 2024, les violences sur les manifestants se sont soldées par plus d’une vingtaine de morts, selon plusieurs ONG. L’ONG anticorruption Public Integrity Center (CIP) a estimé qu’il s’agissait des élections ‘les plus frauduleuses depuis 1999’, déjà très contestées dans ce pays pauvre d’Afrique australe qui figure parmi les dix derniers au monde concernant l’Indice de développement humain (IDH), d’après l’ONU. La Mission de l’Union européenne a notamment relevé des ‘altérations injustifiées de résultats’, constatant que sur un tiers des dépouillements observés, les chiffres ‘ne concordent pas’.

© Afriquinfos & Agence France-Presse