Pour y arriver, l’Union africaine (UA) compte solliciter l’appui logistique et financier des Nations Unies. Ainsi il a été décidé de la mise en place d’un Trust fund. Une opération séduction qui vise en réalité à rassurer les Nations Unies qui apportent déjà des appuis dans des opérations en Afrique notamment en Somalie et au Darfour. Il va falloir à l’organisation africaine convaincre les Nations Unies (Elle compte réduire ses effectifs et nombre d’opérations de maintien de paix) et des potentiels bailleurs de fonds sur la nécessité de l’engagement militaire contre la nébuleuse Boko Haram. C’est sans doute ce qui a justifiéTrust fund comme l’a souhaité la présidente de la Commission de l’UA, la sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
Mais le président tchadien Idriss Deby trouve que l’Afrique peut à partir des moyens dont elle regorge se passer de l’aide des Nations Unies. « Ne demander pas à chaque fois à l’ONU ou à la France ou à un autre pays européens de résoudre les problèmes en Afrique. L’Afrique a des capacités, des moyens, des hommes, il suffit simplement d’avoir la volonté. C’est à cela que nous devrions réfléchir en tant que dirigeants Africains : mettre en commun l’ensemble de nos moyens et faire face à ce défi colossal, important, sécuritaire, humanitaire. », préconise-t-il.
Outre ces préoccupations logistiques et financières, il y a également celle de la protection des civils qui a aussi dominé les débats si l’UA arrive à réunir les moyens et engager les combats contre la secte islamiste. A cet effet, le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum a souhaité la mise en place d’un plan d’attaque bien défini qui épargnera les civils innocents. « Qu’allons-nous faire des civils ? Quelles sont les règles d’engagement ? Il y a des tas de questions assez détaillées auxquelles s’intéressent les personnels des Nations Unies et auxquelles il faut faire face à travers un texte qui doit être minutieusement étudié », a-t-il plaidé.
En marge de la rencontre qui a connu des absences fort remarquées des présidents Goodluck Jonathan du Nigeria et Paul Biya du Cameroun, l’Union africaine a apporté son soutien à la commission du bassin du lac Tchad, une force multinationale mixte comprenant le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. La décision devrait être entérinée ce vendredi et samedi par l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement.
D’ores et déjà, l’UA a enclenché des rencontres au niveau continental et mondial afin de peaufiner l’offensive contre Boko Haram. En février prochain se tiendra à Yaoundé une réunion des experts africains. Ensuite, l’organisation africaine mettra le cap sur les Nations Unies.
Anani GALLEY