Yaoundé (© 2019 Afriquinfos)-Lundi dernier démarrait le « Grand dialogue national », une réunion concernant les régions anglophones, et au cours de laquelle les participants ont débattu d’un plan pour reconstruire les régions anglophones.
Le dialogue a tenté de mettre fin à la guerre dans les régions anglophones, et a proposé la reconstruction des régions anglophones touchées par la guerre depuis trois ans.
« On a travaillé donc sur le court terme, le très court terme, et le long terme », expliquait ce jeudi Anicet Ekane, membre de la commission consacrée à la reconstruction, au Palais des Congrès de Yaoundé. « Ca va commencer dès la mise sur pied rapide des commissions de contrôle et d’implémentation dont les membres seront choisis dans le cadre de notre commission dès ce mois d’octobre 2019 ». Il estime ainsi que la reconstruction pourrait débuter dès le début de l’année 2020.
Ce projet de reconstruction des régions anglophones est donc articulé en trois phases : la phase conjoncturelle de deux ans consacrée aux réparations à l’échelle des individus, la phase à court terme de cinq ans et la phase à long terme de 10 ans consacrée aux projets structurants.
Mais comment reconstruire alors qu’il n’y a pas d’accord politique entre le gouvernement et les groupes séparatistes, et que les affrontements et les destructions pourraient se poursuivre au lendemain du « Grand dialogue national » camerounais ? « Il ne faut pas imaginer qu’on a tourné une clé et que le 5 octobre, je pourrai tranquillement me rendre à Kumbo, sans aucun problème. Il vaut mieux isoler les extrémistes, donc travailler pour que le maximum de ceux parmi les ex-combattants qui veulent retrouver une ambiance unie au Cameroun, aient des arguments à montrer à la population, pour montrer que ce n’est plus indispensable d’être dans le radicalisme sécessionniste », répond Anicet Ekane.
Des affrontements entre les sécessionnistes et les forces armées dans la crise anglophone ont fait 3.000 victimes.