Des propriétaires de camions de marchandises, des engins agricoles, louages de transport de passagers appuyés par des propriétaires de taxis ont manifesté leur refus d'une majoration qualifiée d'excessives entre autres des impôts sur la circulation des voitures.
A l'Ariana, la Manouba et Ben Arous (grand-Tunis), Jendouba, Kef et Béja (Nord-ouest) ainsi qu'à Gafsa (sud-ouest), Sidi Bouzid (Centre), Nabeul (nord-Est) et Gabès (sud-Est), des routes ont été bloquées, des pneus incendiés, des administrations (palais des finances, bureau de poste) fermées.
Pire encore, un district de sûreté a été attaqué et le siège du parti islamiste au pouvoir Ennahdha a été pris d'assaut par des manifestants en colère, a confirmé à Xinhua des témoins oculaires à Kasserine, province du centre-Ouest du pays et frontalière avec l'Algérie.
Deuxième province économique du pays après la capitale Tunis, Sfax a enregistré également des perturbations où des propriétaires de camions de transport de marchandises ont paralysé la route principale de la province menant à chef-lieu de la province (gouvernorat).
Des commentaires locaux affichent leurs craintes quant au "blocage partiel" de l'activité économique dans plusieurs provinces tunisiennes depuis deux jours compte tenu de la situation sécuritaire délicate outre l'embarras politique que vit la Tunisie (une semaine ou presque avant l'expiration du compte à rebours pour la finalisation de la Constitution, passation du pouvoir et démarrage du processus électoral).
Majoritaire à la Constituante et au pouvoir sortant, le parti islamiste Ennahdha a appelé mercredi l'actuel gouvernement (qu'il conduit) à "réviser les redevances supplémentaires concernant les agriculteurs et les propriétaires de camions légers", lit-on dans une déclaration officielle.
S'adressant aux médias locaux et étrangers pour clarifier la situation et essayer d'apaiser la tension, le ministre tunisien des Finances Elyes Fakhfakh a rassuré que les informations qui circulent portant sur une hausse des taxes à 500 dinars (301 USD) auprès des propriétaires de camions de transport de produits agricoles demeurent infondées.
M. Fakhfakh a expliqué que les taxes sur les camions d'une tonne ne dépassent pas les 16 dinars, tandis que les camions de transport de marchandises, dont le poids total autorisé ne dépasse pas les 2 tonnes seront obligés à payer une taxe de 32 dinars (un dinar vaut 0,60 USD).
D'après lui, l'augmentation concernant les "louages" (transport inter-provinces de passagers) a atteint uniquement 24 dinars. Pour ce qui est des propriétaires de taxis, ils devront payer une taxe de 15 dinars chaque année.
Le ministre tunisien a appelé toutes les parties concernées à s'appliquer aux nouvelles mesures fiscales inscrites dans la loi des finances 2014 qui, d'après lui, verseront dans l'intérêt du pays en cette période difficile économiquement. Il a cependant mis en garde contre la reproduction du scénario grec une fois les mouvements de protestation persistent encore à travers le pays.
