Des vendeurs ambulants, des enfants portés sur les épaules brandissant le drapeau tunisien ainsi que des artistes et peintres exposant leurs chefs-d’œuvre ont marqué l'ambiance festive que connaît le centre-ville de Tunis, a constaté le correspondant de l’Agence de presse Xinhua.
Parmi les partis politiques présents à l'avenue Bourguiba figurent le parti islamiste Ennahdha (majoritaire au pouvoir) ainsi que l'Union pour la Tunisie (opposition) une alliance de partis du centre-droite formé de parti Appel de Tunisie, le Parti républicain, la Voie démocratique et sociale, le Parti socialiste et le Parti du Travail patriotique démocratique.
Parmi les différents slogans scandés par les manifestants, le correspondant de Xinhua a pu lire "pour la dissolution des ligues de protection de la révolution" (des associations pro-islamistes créées après la révolution), "le prestige de l'Etat coule de celui du peuple", "pas de confiance en la justice militaire" (scandé par des familles de martyrs tombés en 2011), "où est la justice transitionnelle ?", "honneur aux martyrs"(…) D'un autre côté, le Front populaire, une coalition de gauche (opposition) a organisé une marche dans l'avenue Bourguiba pour participer à la commémoration de la Fête des martyrs mais également pour revendiquer la vérité sur l'assassinat le 6 février 2013 de l'un des fondateurs du Front populaire, Chokri Belaïd.
A cette occasion le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, le chef du gouvernement Ali Laarayedh ainsi que le président de l'Assemblée constituante ont assisté au carré des martyrs (situé au sud-ouest de Tunis) à une cérémonie officielle en hommage aux sacrifices des Tunisiens décédés au service de l'indépendance de la Tunisie proclamée le 20 mars 1956.
L'année dernière, la célébration de la Fête des martyrs à l'avenue Bourguiba a enregistré des actes de violences et de violentes confrontations entre les manifestants et les forces de l'ordre. Ces derniers ont réprimé les manifestants sous prétexte que le ministère de l'Intérieur avait interdit tout mouvement social dans cet avenue. Les Tunisiens célèbrent le 9 avril de chaque année la Fête des martyrs en commémoration des événements survenus le même jour (9 avril) en 1938. Ce jour-ci, les Tunisiens se sont révoltés dans les différentes régions du pays pour revendiquer l'exercice de la souveraineté via un gouvernement et un parlement purement tunisien. Les forces coloniales françaises avaient réprimé violement les manifestants faisant une vingtaine de morts et des dizaines de blessés.
