Tunisie : Le trafic illégal du fer de construction fait apparition malgré les efforts des autorités

Afriquinfos Editeur
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Les quantités du fer illégalement importées se distribuent sur la majorité des régions tunisiennes avec l' implication de plusieurs intervenants essentiellement des individus actifs dans le trafic illicite des carburants, certains commerçants des matériaux de constructions (détails et gros) ainsi que des personnes n' ayant pas le statut de commerçant, a déclaré mardi le directeur des études et recherches économiques au ministère du Commerce, M. Chokri Darouiche.

Lors d' une conférence de presse, M. Darouiche a précisé que l' importation illégale du fer de construction cible en premier lieu le simple consommateur tunisien puis certains points de ventes de matériaux de construction, outre des promoteurs de construction.

Pour faire face à ce phénomène, "force sera de ne pas faire recours à ce type de produits qui se distingue par son prix bas. Les concernés doivent également éviter au maximum les circuits de distribution suspects et s' engager dans ceux organisés et gérés par les autorités compétentes", a ajouté le responsable tunisien.

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La différence de prix entre une barre de fer illégalement importée et celle produite en Tunisie varie entre un et cinq dinars par barre (un dinar vaut 0.63 USD), soit entre 14 et 30%.

D' après les chiffres du ministère tunisien de l' Industrie, ce secteur compte actuellement 5 entreprises industrielles, dont quatre sociétés privées et une entreprise dans le secteur public. En outre, une autorisation a été accordée pour l' implantation d' une nouvelle usine dans la région de Kairouan (centre tunisien) dont l' entrée en production est prévue pour fin 2013.

La consommation locale en fer de construction est de 500 à 600 mille tonnes par an, ce qui confirme

l'autosuffisance des entreprises tunisiennes et permet de stocker des réserves équivalentes à une consommation de deux mois.

Cependant, la Tunisie a importé en 2011 près de 100 mille tonnes de fer de construction suite à la fermeture de certaines à la lumière de la situation générale du pays et des perturbations sociales, selon M. Brahim Chbili, directeur des industries mécaniques et électriques et des matériaux de construction relavant du ministère de l' Industrie.

Selon lui, les recettes de ce secteur ont enregistré, durant les 8 premiers mois de 2012, une baisse de 39% par rapport à la même période de 2011 et une baisse de 50% en comparaison avec 2010.

En 2012, ce secteur a vendu 189 mille tonnes, contre 307 mille tonnes en 2011 et 380 mille tonnes en 2010. "Ce recul affecte directement la continuité des entreprises de production, dont bon nombre a fermé ses portes dans les derniers mois, tandis que d' autres menacent d' opter pour le chômage technique si cette situation persiste", a prévenu le représentant du ministère de l' Industrie.

Vu son importance en tant que matière principale dans la construction en Tunisie, le fer (utilisé à raison de 30 à 35% dans le béton armé de la construction) est soumis à des normes strictement contrôlées par les autorités à savoir la "norme enregistrée" et la "norme homologuée".

Alors que la norme enregistrée s' applique une fois mentionnée dans le cahier des charges du projet concerné par la construction, la norme homologuée s' applique, quant à elle, obligatoirement et elle est en vigueur sur décision du ministre de l' Industrie.

Pour lutter contre toutes infractions aux normes en vigueur en Tunisie concernant le secteur de construction, les autorités tunisiennes appliquent une réglementation sévère notamment en matière de

l'origine des matériaux de construction, les endroits de leur extraction, la nature des produits et le degré de conformité aux normes en plus de la soumission aux essais et contrôles techniques.