Tunisie : La scène politique se prépare pour les prochaines élections

Afriquinfos Editeur
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Après une alliance composée, en 2011, par des partis destouriens (partisans de l'approche conçue par le premier président tunisien Habib Bourguiba), ainsi que le fondement du parti "l'Appel de Tunisie (lancé par l'ex-PM tunisien Béji Caïd Essebsi), le paysage politique tunisien vient d'enregistrer la naissance d'un nouveau corps dit "Front populaire".

Le Front populaire regroupe 11 partis gauchistes et nationalistes, une association baptisée "Red Attack" en plus de plusieurs personnalités politiques indépendantes tunisiennes.

Ce nouveau front "est la meilleure alternative pour gouverner le pays durant la prochaine étape et réaliser les objectifs de la révolution, à la faveur de son programme clair et ses hautes compétences", a déclaré le Secrétaire général du Parti des travailleurs Hama Hammami, lors du lancement officiel du Front populaire.

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Etant l'un des adhérents à ce nouveau front, M. Hammami estime qu'il s'agit d'"une véritable force de changement" qui se veut capable de "jeter les fondements d'une République civile, démocratique qui consacre la souveraineté du peuple".

La capacité du Front populaire de bien gouverner la Tunisie coule de la conscience de ses composantes que le chômage et la marginalisation ne sont pas une fatalité inéluctable, a indiqué par la même occasion, le Secrétaire général du parti de l'avant-garde arabe Ahmed Seddik.

"Le Front populaire, a-t-il estimé, va s'engager dans les prochaines élections fort d'une approche monétaire, fiscale et sociale efficace et de solutions réelles à tous les problèmes du peuple tunisien".

Pour le Parti des patriotes démocrates, le Front populaire "n'est pas une formation de partis", comme l'a exprimé son Secrétaire général Chokri Belaïd. "Il s'agit bel et bien d'un front qui milite contre les projets rétrogrades et les diktats extérieurs au service de l'instauration d'un Etat démocratique et civil".

Parallèlement à l'apparition du Front populaire, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dernièrement proposé une nouvelle initiative appelant les différentes composantes du paysage politique tunisien à un large dialogue national sur les différentes questions fondamentales, notamment les prochaines échéances politiques, la rédaction de la Constitution, le régime politique, outre les défis socio-économiques à relever à court, moyen et long-terme. Cette initiative, dont le démarrage est prévu pour le 16 octobre courant, a été appréciée par la majorité des partis, associations et composantes de la société civile.

Partant de l'avis du parti majoritaire au sein de la Troïka (coalition tripartite au pouvoir), à savoir le mouvement islamiste Ennahdha, "ce dialogue du 16 octobre vise à instaurer le consensus national au sujet des principales questions telles que le régime politique attendu et la situation sociale et sécuritaire du pays", selon le porte-parole d' Ennahdha Néjib Gharbi.

Bien qu'il ait exprimé son adhésion à l'initiative de la centrale syndicaliste tunisienne (UGTT), le Congrès pour la République (parti du président tunisien et l'un des partis de la Troïka) réalise qu'"il faut reconnaître l'unique légitimité constitutionnelle, celle de l'Assemblée constituante", a déclaré aux médias le porte-parole du Congrès Hédi Ben Abbès.

D'après son porte-parole, "le CPR (Congrès pour la république) adhère à l'initiative de l'UGTT, mais refuse de dialoguer avec des partis impliqués sous l'ancien régime", faisant allusion au parti "Nidaa Tounes" (Mouvement Appel de Tunisie).

Cette opposition a été critiquée, dans la presse, par les responsables du mouvement "Appel de Tunisie" dont le porte-parole Ridha Belhaj qui a insisté que l'intérêt de l'actuel gouvernement à "adhérer à toute initiative visant à trouver une issue à la crise économique et sociale que vit le pays et à réaliser le consensus national".

Le Forum démocratique pour le travail et les libertés (3e parti de la Troïka) a également manifesté son adhésion à l'initiative de l'UGTT "sous condition d'admettre la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (parti de l' ancien président Ben Ali) ", a déclaré le porte-parole officiel du Forum Mohamed Bennour.

A environ une année depuis l'exercice effectif du pouvoir par l'actuel gouvernement, les différentes forces politiques s'engagent désormais dans la course électorale aboutissant à la présidence de la république et du gouvernement en Tunisie dans la perspective de jouer une sérieuse concurrence au Mouvement Ennahdha et ses deux alliés qui vont certainement miser sur leur confiance acquise lors des dernières élections du 23 octobre 2011.