Tunisie : Réactions sur la grève générale du 13 décembre

Afriquinfos Editeur
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La grève générale a été décidée hier par l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT) en signe de protestations contre la récidivité des attaques contre ses sièges et ses militants dont la dernière en date a eu lieu mardi à l'encontre du siège central de l'UGTT au centre-ville de Tunis.   Porte-parole du Congrès pour la République (parti du président tunisien Moncef Marzouki et l'un des trois partis au pouvoir), M. Ben Abbes a indiqué qu'"une fois appliquée, cette grève générale mènera à des perturbations dans les relations extérieures et les activités économiques du pays", invitant toutes les parties intervenantes à se réunir autour d'une table de dialogue pour trouver un consensus.

Le porte-parole du Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (parti du président du Parlement et également parti au pouvoir) Mohamed Bennour a affirmé que la décision de l'UGTT de décréter une grève générale le 13 décembre dans toute la Tunisie demeure "compréhensible et normale" admettant que la centrale ouvrière tunisienne a tout le droit de se défendre face à de pareilles attaques. Toutefois, M. Bennour a formulé son espoir de voir toutes les parties concernées engagées dans un processus de dialogue pour dépasser les agitations avant le rendez-vous du 13 décembre. "J'en suis sûr que la raison l'emportera finalement et poussera vers l'apaisement des tensions", a-t-il estimé.

Pour sa part, le président du Mouvement islamiste Ennahdha (premier parti au pouvoir) Rached Ghannouchi a sévèrement critiqué la décision de l'UGTT et même accusé certains membres du Bureau exécutif de cette union syndicale de "s'inspirer de l'idéologie de l'opposition radicale qui parie sur le renversement du gouvernement et pousse les régions à l'anarchie et à l'insécurité".

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Appartenant également au courant islamiste, le parti "Attahrir" (Libération) a quant à lui exprimé indirectement son refus d'engager le pays dans une grève générale. A travers son porte- parole officiel Ridha Belhaj, ce parti a précisé que "l'UGTT a dépassé la ligne rouge et commence clairement à faire de la politique".

Du côté de l'opposition, le leader du Parti des Travailleurs (ancien parti communiste des ouvriers tunisien) et l'un des dirigeants du Front populaire Hammam Hammami soutient la légitimité de la grève générale du 13 décembre. "L'objectif de cette décision est de défendre la réputation de l'UGTT et les syndicalistes face à des mouvements orchestrés par des milices criminelles".

La décision de décréter une grève générale sur tout le territoire tunisien le 13 décembre a été répandue dans les différentes régions du pays dont certaines d'entre-elles ont déjà observé aujourd'hui des grèves générales qui paralysent partiellement ou totalement l'activité sociale et économique de leurs régions.