Tunisie : Mutations politiques en prévision des prochaines élections (ANALYSE)

Afriquinfos Editeur
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Face à la présence majoritaire de la Troïka (coalition tripartite à la Constituante) au pouvoir, certaines forces et courants politiques tunisiens (gauche, centre..) essayent de se rassembler pour constituer un contrepoids politique opposant en prévision des prochaines élections présidentielles et législatives prévue dans la première moitié de 2013.

Parmi les mouvements politiques opposants les plus "existants" actuellement sur la scène tunisienne figure le courant "Destourien " (constitutionnel) qui trouve ses racines dans l'époque du premier président de la Tunisie Habib Bourguiba (périodes coloniale et post-indépendance).

Le courant "Destourien" essaye de reprendre son rayonnement en tant qu'acteur principal dans le paysage politique à travers deux principales initiatives; une première de M. Béji Caïd Essebsi, ex- Premier ministre et une autre de M. Kamel Morjane, ancien chef de la diplomatie et actuellement président du parti "Moubadara" (Initiative).

D'après M. Essebsi, force est de dresser une feuille de route pour la transition en Tunisie "telle que convenue avec les partis politiques, soit une année pour la rédaction de la Constitution", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'un meeting samedi à Monastir, ville natale du premier président tunisien Habib Bourguiba.

Evoquant la période à venir, l'ex-Premier ministre a exigé la mise en place d'une nouvelle instance indépendante pour les prochaines élections présidentielle et législatives pour parachever le processus de la transition "qui n'est qu'à sa première mi-temps".

Pour M. Essebsi, il a relativement réussi à réunir la famille " Destourienne" renforcée par une large frange de la gauche démocratique en Tunisie. Pas moins de 52 partis politiques et 525 associations et 10 mille citoyens ont assisté samedi dernier à un meeting du Parti national tunisien pour un lancement effectif de cette initiative dans l'intention de former un front républicain centriste.

Pour sa part, M. Morjane (qui était d'ailleurs présents au meeting de M. Essebsi) a réussi à séduire 7 partis politiques appartenant à son rival, le Parti national tunisien. Il s'agit des partis Patrie Libre, Union et Réforme, Union Populaire Républicaine, Voix de Tunisie, Mouvement Progressiste Tunisien, Coalition pour la Tunisie et Parti Nationaliste Tunisien.

Parallèlement à ces mutations politiques au sein de la famille "Destourienne" et leur course vers les prochaines élections, la conjoncture socio-économique du pays fait ressortir une certaine contradiction. Des prémices de rétablissement économique d'un côté et des mouvements de protestations de l'autre.

Dans l'attente de présenter son programme économique à la Constituante pour l'approbation, le gouvernement tunisien ne cesse de trouver des solutions urgentes et rapides afin de satisfaire les attentes des Tunisiens mais également pour préserver les équilibres généraux du pays, rassurer les investisseurs étrangers qui expriment de plus en plus leur volonté de s'installer en Tunisie.