Tunisie : Marzouki justifie les progrès lents par des "attentes extrêmement importantes" post-révolution

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Le dirigeant de la nouvelle Tunisie post-Ben Ali s'est défendu à l'occasion des accusations de confiscation du pouvoir et de la vie nationale par les islamistes. "Les islamistes n'ont rien confisqué du tout. Les islamistes sont 89 sièges dans une Assemblée où il y a 217 élus. Le pays est gouverné par un gouvernement de coalition. Le président de la République que je suis est un président laïc et non islamiste", a-t-il affirmé.

 Question : Monsieur le président, deux ans la révolution qui apporté un changement politique, la Tunisie continue d'être secouée par des remous sociaux. Quelles solutions y apportez-vous ?

 Réponse : Nous sommes comme un bateau qui est dans la tempête. Mais, c'est un bateau qui ne coule pas et qui garde le même cap. C'est-à-dire qu'après la révolution, les attentes sont extrêmement importantes d'abord. D'autre part on hérite d'un système qui est un système détruit, puisque s'il y a eu la révolution, c'est parce qu'aucun des systèmes sociaux ne fonctionnait : la justice, l'information, l'économie, etc. Rien de tout cela ne fonctionnait. Donc, là on est en train de mettre tout cela en marche et ça avance. Mais, ça avance avec beaucoup de difficultés, parce que, encore une fois, les attentes sont extrêmement importantes. Tout le monde veut participer, tout le monde est pressé. Mais, nous avançons, dans la rédaction de la Constitution, dans la constitution d'une espèce de large union nationale autour de cette Constitution. Nous allons avoir les élections probablement entre juin et octobre. Le pays avance.

Q : L'évolution du dialogue politique comporte-t-il suffisamment de garanties de manière à permettre plus de normalisation et de stabilisation, et aussi à asseoir une véritable consolidation démocratique ?

R : Il n'a jamais cessé, le dialogue. Tous les premiers vendredis du mois, moi je reçois à table à Carthage, pour un dîner informel, tous les chefs de partis politiques.

Q : Comment vous faites pour répondre au problème crucial du chômage des jeunes ?

 R : Il faut d'abord mettre en place l'Etat démocratique qui va empêcher entre autres choses l'évasion fiscale, qui va empêcher la signée de la corruption et tout cela va mettre des ressources pour le pays. Ensuite, il faudra se mettre au travail. C'est un processus long, complexe, difficile. Il n'y aura pas de solution miracle.

Q : Que répondez-vous à ceux qui disent que les islamistes ont confisqué le pouvoir et la vie nationale en Tunisie ?

R : Les islamistes n'ont rien confisqué du tout. Les islamistes sont 89 sièges dans une Assemblée où il y a 217 élus. Le pays est gouverné par un gouvernement de coalition. Le président de la République que je suis est un président laïc et non islamiste. Donc, tout ça c'est du mythe, c'est une espèce d'image qu'on donne de la Tunisie qui est mise à feu et à sang par les salafistes, qui est gouvernée par les islamistes. C'est ça, c'est du fantasme.