Tunisie : Lourdes pertes fiscales dues à la contrebande et le commerce parallèle

Afriquinfos Editeur
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Certains experts de l'institution mondiale ont présenté l'étude ciblant le commerce transfrontalier aux frontières terrestres tunisiennes. L'étude a pu montrer que "la lutte contre la contrebande en Tunisie doit passer d'abord par une révision des prix et une libéralisation de certains produits".

L'objectif, selon l'étude de la Banque mondiale, est de "réduire les écarts entre les tarifs appliqués en Tunisie et ceux adoptés dans les territoires voisins en l'occurrence la Libye et l'Algérie".

Se référant à la même étude, les autorités tunisiennes sont appelées à "renforcer le contrôle en modernisant les moyens adoptés, l'objectif est de limiter l'impact du commerce illicite sur l'économie et améliorer les conditions de vie des populations frontalières".

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Entre la Tunisie et ses voisins (Algérie et Libye), la valeur du commerce transfrontalier dépasse 1,8 milliard de dinars (près de 1,12 milliard USD). Un chiffre qui représente plus de la moitié du commerce officiel avec la Libye et est supérieur au commerce avec l'Algérie, toujours selon l'étude de la Banque mondiale.

Sur le terrain, la même étude fait état de plusieurs "différentiels" des prix majeurs entre la Tunisie et la Libye essentiellement pour des produits comme l'huile de maïs, bananes, pommes, essence et climatiseurs.

L'ensemble des marchandises est revendu sur le territoire tunisien pour une valeur annuelle d'environ 600 millions de dinars. Avec une moyenne de 44 millions de dinars, la plus-value du commerce de carburant devance remarquablement celle des autres produits.

Du côté des frontières avec l'Algérie, les enquêtes de la Banque mondiale sur le terrain prouvent que le carburant demeure le produit phare de la contrebande. En effet, 3 000 camionnettes franchissent quotidiennement la frontière tuniso-algérienne dont 60% de ces engins chargées de carburant.

47% des contrebandiers transfrontaliers entre la Tunisie et ses deux voisins opèrent sur le front frontalier avec la Libye et ils ne sont que des ouvriers journaliers. Selon la même étude, 55% des enquêtés, formulent fermement l'espoir de voir cette activité illégale abandonnée.

De l'autre côté (front frontalier nord, centre et sud-est avec l'Algérie), 56% des contrebandiers (notamment en commerce parallèle) s'identifient comme des commerçants contre 31% s'auto-qualifient de "journaliers".