La Tunisie finira le troisième trimestre avec 2,7% de croissance (Banque centrale)

Afriquinfos Editeur
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Intervenant lors d'un séminaire-débat à Tunis, M. Ayari a révélé que la croissance tunisienne prévue pour fin 2013 devrait atteindre un taux global de 3%. "Or, a-t-il ajouté, vu le retard enregistré dans le lancement du dialogue national, toutes les prévisions sont basculées et la croissance à la fin 2013 sera au plus de 3%".

D'après le patron de la BCT, "la situation n'est pas catastrophique mais constitue une grande déception dans la mesure où on espérait que l'année 2012 soit l'année finale de la transition, or l'année 2013 sera encore une année de transition, 2014 le sera également". Et d'en conclure que "la reprise réelle ne sera ressentie qu'à partir de 2015".

Bien que le pays ait enregistré un certain retard dans le processus économique de sortie de crise, "nous restons toutefois dans une zone de croissance positive", a soulagé M. Ayari faisant remarquer que la croissance moyenne dans la zone du Moyen-Orient et en Nord Afrique (MENA) se situe à 3%. Le gouverneur de la BCT a évoqué lors de son intervention certains "écrous"  affectant le modèle économique tunisien en l'occurrence les taux du déficit budgétaire, du déficit courant, d'endettement et celui de l'inflation. Estimé à 7% du PIB pour 2013, le taux du déficit budgétaire "est inquiétant mais loin d'être une catastrophe", a commenté M. Ayari citant les cas marocain et turc où les taux de déficit budgétaire s'approchent de 7%.

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Pour lui, force sera en Tunisie d'opter pour des politiques d'ajustement des salaires "qui est au-delà du bon sens" et des politiques de subvention favorables à la réduction de la marge budgétaire.

Quant au déficit courant, le responsable tunisien a expliqué que ce fléau économique est le fruit du déséquilibre de la balance commerciale faisant savoir que le déficit commercial de la Tunisie est "énorme" se situant à un milliard de dinars par mois (0,61 milliard USD). Quant à l'endettement, M. Ayari a indiqué qu'"il n'y a aucune économie dans le monde qui a prospéré sans faire recours à l'endettement". "La Tunisie est dans la limite du soutenable en la matière", a-t-il cependant fait remarquer. En Tunisie, le taux d'investissement s'établit à 21% et le taux de l'épargne à 16% du PIB du pays : "ce qui laisse un décalage de 5% qu'il faut remplir via l'endettement", toujours selon le gouverneur de la BCT.