La présence de la gent féminine dans les différentes manifestations et marches de protestation depuis le 14 janvier 2011 (notamment après l'ascension des islamistes au pouvoir, octobre 2011), a été perçue auprès des analystes en tant qu'une " révolte" de la femme tunisienne réclamant en premier lieu la préservation de ses acquis réalisés depuis l'indépendance en 1956.
Pour mémoire, un "Code de statut personnel" fut promulgué par le premier président de la Tunisie, Habib Bourguiba, le 13 août 1956 pour ainsi constituer un document unique du genre dans le monde musulman : droit au vote, consentement comme règle de tout mariage, âge minimum (18 ans) pour le mariage, égalité homme-femme et législation de la contraception et de l'avortement.
Pour cette année, des composantes de la société civile défendant les libertés de la femme tunisienne et la constitutionnalisation de ses droits ont choisi la place du Bardo (face au siège de la Constituante à Tunis) pour manifester mais également pour dresser un message d'appui au sit-in "Errahil" ( Départ) implanté depuis environ 20 jours par des opposants notamment des députés en suspension.
La Femme tunisienne a également manifesté lors de leur journée leur mécontentement voire angoisse quant à l'amplification de la violence politique et la montée du terrorisme dans le pays avec des assassins politiques à répétition, des attentats terroristes ciblant des cibles militaires et sécuritaires en plus de la menace émanant du front frontalier centre-ouest (avec l'Algérie) ou se sont retranchés des terroristes encerclés et bombardés actuellement par les forces armées.
Dans la capitale Tunis, deux grands rassemblements ont marqué les festivités de la fête de la Femme : face au siège de la Constituante où se trouvaient des milliers de manifestants scandaient des slogans hostiles au parti islamiste Ennahdha et ses alliés au pouvoir appelant à le renverser.
Dans l'autre camp, à l'avenue Bourguiba en plein centre-ville de Tunis, bon nombre de sympathisants d'Ennahdha ont célébré à leur façon la fête de la Femme en présence notamment de certaines députés de ce mouvement à la Constituante telles que la première vice-présidente Mme Meherzia Laabidi.