Tunisie : Deux ans après la chute du dictateur, l’avenue Bourguiba rassemble tous les Tunisiens

Afriquinfos Editeur
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En présence de certains députés de l'Assemblée constituante et bon nombre de citoyens, la manifestation a regroupé plusieurs partis de l'opposition essentiellement "Al-Massar" (La Voie), le parti Républicain (coalition de centre-droite), le Front populaire (coalition d'une dizaine de partis de gauche) ainsi que le mouvement "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie) de l' ex-Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi.

L'avenue Bourguiba a également réunit des représentants du tissu associatif tunisien dont des associations religieuses, les Ligues de protection de la révolution ainsi que des organisations chargées des dossiers des martyrs et blessés de la révolution tunisienne.

Alors que les associations religieuses ont exprimé à cette occasion leur refus total du projet de constitution actuellement en débat dans les régions du pays, les Ligues de protection de la révolution n'ont manqué de soutenir l'actuel gouvernement à travers des pancartes pro-Ennahdha (parti islamiste majoritaire au pouvoir).

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Considéré par les Tunisiens comme une artère symbolique qui témoignait des moments forts de leur révolution, l'Avenue qui porte le nom du président de la Tunisie post-indépendance (Habib Bourguiba) a également "toléré" la présence des partisans du mouvement Ennahdha rassemblés face au Théâtre municipal (au milieu de l'avenue) pour célébrer cette date à leur manière avec des chants religieux rythmés par les son de tambours animés par des slogans du mouvement islamiste.

UNE CELEBRATION PLUTÔT QU'UNE FESTIVITE

Dans les environs de l'avenue Bourguiba se trouve la "Place Mohamed Ali", siège central de l'Union générale tunisienne du Travail (Centrale syndicale) où quelques centaines de ses militants se sont rassemblés pour célébrer ce 2e anniversaire de la révolution et non pas pour le fêter. Les syndicalistes ont bien insisté qu'il ne s'agit pas de festivités dans la mesure où les réalisations effectuées jusque-là n'ont pas été à la hauteur des aspirations des Tunisiens et des objectifs de la révolution.

D'après Iadh Dahmani, député du parti Républicain, entre le 14 janvier 2011 et le 14 janvier 2013 "rien n'a relativement changé à l'exception de la liberté d'expression et de manifestation". En matière de concrétisation des objectifs de la révolution, a déclaré M. Dahmani à la presse, "ni le développement et la dignité ni encore un régime politique et fondements d'un Etat démocratique ont été aboutis jusque-là".

Du côté du parti islamiste Ennahdha, il s'agit aujourd'hui 14 janvier d'une "date à la fois de festive et commémorative des objectifs de la révolution qu'on est sur la voie de leur réalisation", comme l'a indiqué lundi matin M. Rached Ghanouchi, leader d'Ennahdha après avoir salué le drapeau tunisien lors d'une cérémonie à la Place "Kasbah" à Tunis, à quelques mètres du siège du gouvernement.