Selon lui, des millions d'êtres humains souffrent et continuent de souffrir dans "leur chair et dans leur dignité du fait de la torture", malgré la ratification par plus de 130 Etats membres de l'ONU, de la convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, depuis 1984.
Cette convention impose l'obligation aux Etats membres de prévenir et de réprimer les actes de torture dans leurs lois nationales, d'en rechercher les responsables afin de les juger ou de les extrader vers un pays qui accepte de les juger et d'allouer une réparation adéquate aux victimes d'actes de torture.
"Il est évident que malgré l'adhésion massive de toutes les nations du monde, de toutes les cultures, religions et obédiences philosophiques et politiques, confondues à l'idées que la torture constitue une pratique honteuse qui vise à détruire la dignité humaine, le phénomène tortionnaire reste encore pratiqué par plus de 150 Etats de la planète", a expliqué le diplomate onusien en poste en Guinée.
M. Boucpessi a affirmé que la journée mondiale contre la torture et les traitements dégradants de l'homme doit être une occasion de prise de conscience généralisée qui interpelle chaque membre de la famille humaine à se mobiliser afin de poursuivre la lutte contre l'impunité des tortionnaires et de soutenir les victimes de la torture dans leur quête de la justice et de la réparation.
Le bureau du Haut commissariat de l'ONU en Guinée, dans le cadre de son mandat de promotion et de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, s'engage a soutenir la volonté sans cesse affirmée des nouvelles autorités guinéennes de lutter contre les violations des droits de la personne humaine, a précisé Yves Boukpessi, avant de souligner que son institution entamera dans les jours a venir, une discussion approfondie, avec tous les acteurs concernés, sur la problématique de la torture et les défis majeurs qu'elle pose en Guinée.
A l'image d'autres pays de la sous région ouest africaine, la Guinée a ratifiée en 1989 la convention des Nations Unies contre la torture et autres traitement dégradants ou inhumains, a rappelé le président d'une organisation guinéenne de défense des droits de l'homme. Cependant, a-t-il regretté, plus de vingt ans après il n'existe aucune dépostion dans le droit positif guinéen qui définit et réprime les actes de tortures en tant qu'infraction autonome.
Cette année, les pays membres de l'Union européenne comptent mobiliser plus de 16 millions d'euros pour soutenir les efforts des organisations de la société civile du monde dans le cadre de la lutte contre la torture, le traitement inhumain et dégradant