Tous ceux qui s’impliquent de près ou de loin dans l’organisation des voyages officiels des Eperviers ne se font aucune violence pour tirer leçon du passé douloureux de cette équipe nationale. En 2007 et 2010 (respectivement à Lungi- Sierra-Léone – et à Cabinda- Angola -) des déplacements de la sélection togolaise foncièrement mal organisés avaient débouché sur des morts inutiles. En Afrique du Sud, il n’y a plus eu de morts dans la délégation togolaise; mais de gigantesques manquements auraient pu déboucher à nouveau sur des drames humains.
Les différents Comités ad hoc de soutien aux Eperviers à la faveur de la Can 2013 n’ont visiblement pas servi la vérité au grand public à tous les coups, sur les choix qu’ils ont arrêtés pour faire voyager Adebayor et compagnie. 72h de retard n’ont pas à titre d’exemple permis à ces Comités de décrocher un vol direct entre l’Afrique du Sud et le Togo pour cette délégation. Les malheureux voyageurs ont dû encore effectuer une escale en Angola avant de gagner la capitale togolaise. Ce qui a prolongé l’anxiété, la colère, l’exaspération ou le grand étonnement, aussi bien dans la tête des membres de la délégation bloquée en Afrique du Sud comme dans l’esprit des Togolais restés au pays.
Le manque de professionnalisme des organisateurs du voyage des Eperviers en Afrique du Sud ne leur a pas permis non plus de louer un appareil qui réponde aux mensurations des de la délégation qui était restée au pays de Mandela.
170 personnes devaient regagner Lomé jeudi dernier; les Comités précités ont tergiversé pour leur trouver in fine un appareil d’une capacité de 120 places. Un choix cornélien s’imposait à partir de cet instant aux voyageurs. Qui sont les 50 téméraires prêts à prolonger leur douloureux séjour au pays des « Bafana Bafana » ? Après les humiliations et désillusions vécues pendant 72h, personne n’était disposé à se sacrifier ! Ce qui a induit des répercussions sur le tonnage que devait transporter l’appareil et surtout conduit à l’abandon du fret des voyageurs qui vont rentrer sans bagages à destination. Entre-temps, ces Togolais se sont serrés dans l’aéronef pour voyager collégialement. Dans un tel contexte, on comprend aisément la décision teintée de colère des joueurs de ne pas monter jeudi dernier dans le bus qui leur était réservé pour un petit tour en ville, avec point de chute l’esplanade du Palais des Congrès où l’Etat devait leur rendre hommage ; pour avoir franchi l’étape du premier tour ; une première pour le Togo en Can.
Revenus sains et saufs à Lomé, les membres de la délégation du Togo à la 29ème Can devront maintenant collégialement améliorer l’organisation des déplacements des Eperviers. Une tâche qui s’annonce difficile, tant les voyageurs et les organisateurs de leur déplacement sud-africain se dédouanent déjà verbalement, quand ils évoquent ce nouvel épisode d’avanie servi par le Togo au monde et à l’Afrique.
Afriquinfos