Jeudi, le ministère du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale a organisé, avec l'appui du Bureau international du travail (BIT), une journée nationale sur l'emploi des jeunes venus de divers horizons du pays pour asseoir cette plate-forme.
L'événement placé sous le thème "le travail décent pour les jeunes" a été un cadre d'identification et de partage des bonnes pratiques sur les politiques de l'emploi des jeunes et des programmes mis en œuvre au niveau du Togo. Il est également un cadre de renforcement de l'action du gouvernement en faveur de l'emploi des jeunes et des partenaires. Il intervient dans la perspective du Forum de l'OIT pour l'emploi des jeunes prévu du 23 au 25 mai à Genève en Suisse et de la Conférence internationale du travail devant regrouper en juin les gouvernements, les employeurs et les travailleurs.
Le Togo et le Cap-Vert sont les deux pays sur les 45 en Afrique à entreprendre la mise en place de cette plate-forme d'interaction recommandée à cet effet. Sur la problématique de l'emploi des jeunes au Togo où le taux de chômage et de sous-emploi est estimé à 33%, de vastes programmes sont élaborés. Parmi ces programmes figurent le programme d'Aide à l'insertion et au développement de l'embauche (AIDE) et le programme de volontariat national (PROVONAT) mis en œuvre pour renforcer l'employabilité des jeunes diplômés et les primo-demandeurs d'emploi.
"L'inadéquation emploi-formation constitue l'un des plus grands handicaps de l'insertion des jeunes sur le marché de l'emploi", a relevé le ministre du travail de l'emploi et de la sécurité sociale, Octave Broohm, soulignant que la population togolaise a quadruplé depuis 1960 avec les jeunes qui représentent 50%. Il a fait état de "données dignes de foi" qui indiquent qu'environ "10.000 diplômés sortent chaque année des différents instituts, écoles et université avec souvent des profils peu recherchés par le secteur privé". Selon le ministre togolais, il existe dans ce pays "peu de formation de qualité dans les domaines pointus comme les mines, la pêche, les BTP", pendant que le pays a entrepris sa reconstruction et la relance de son économie par de grands programmes.
Le Directeur adjoint du BIT, Dramane Haidara, a relevé de son côté que la crise de l'emploi des jeunes a atteint des "dimensions inédites et inacceptables", ajoutant que le principal moteur de cette crise est "l'atonie de ma demande au niveau international et dans certains cas au niveau national". M. Haidara indique qu'il est temps de se concentrer sur des stratégies pro-emploi en faveur des jeunes qui pourraient en fin de compte soutenir la consommation, relancer la demande, promouvoir la croissance et créer davantage d'emploi.
