Togo/Santé: Le SYNPHOT réclame la lumière sur le réseau de faux médicaments dans les principaux hôpitaux du pays

Afriquinfos Editeur
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Kara (© 2023 Afriquinfos)- Au Togo, le secteur de la santé est en ébullition  depuis quelques jours, suite à une vente de médicaments illicite et de provenance douteuse, par des soignants au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kara, dans le nord-est du pays. Cette pratique frauduleuse a suscité des réactions au sein du Syndicat national des praticiens hospitaliers (Synphot), qui appelle les autorités à corriger ces problèmes et réclame une réforme en profondeur du système hospitalier togolais.

Le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) s’insurge contre l’affaire, dénoncée par une association de défense des droits des patients.

C’est à l’issue d’une tournée de sensibilisation dans le Nord du Togo, pour un meilleur respect des droits des patients, que l’observatoire pour la promotion de la santé en Afrique a été alerté par la famille d’un patient, admis au CHU de Kara après une morsure de serpent.

Selon les explications de Ricardo Aklèsso Agouzou, président de l’observatoire, ‘’ lorsque le patient a été admis aux soins, on lui a prescrit des produits et le personnel soignant leur a proposé un produit à 60 000 francs CFA trois fois de suite. Le produit n’a pas été acheté à la pharmacie. Nous nous sommes rendu compte que c’était un réseau de vente parallèle de médicaments. C’est pourquoi nous sommes obligés de saisir le ministre de la Santé’’, a-t-il confié à Rfi.

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D’ après le Synphot qui condamne les faits, ces pratiques sont contraires à la déontologie. Selon son Secrétaire général, le Docteur Gilbert Tsolenyanu, ce cas non-isolé révèle entre-autre les dysfonctionnements du système de soins togolais. ‘’Il est aujourd’hui fondamental que l’on essaie de comprendre comment on fait pour que les médicaments puissent arriver par des réseaux de contrebande dans notre pays et qu’on vienne les utiliser dans les hôpitaux publics’’, lance-t-il, et de poursuivre : ‘’L’autre aspect, c’est que la rupture du sérum antivenimeux est récurrente, elle est chronique’’.

Les agents impliqués dans cette affaire au CHU de Kara ont depuis été licenciés.

Des têtes tombées

Pour l’heure, aucune réaction n’a été émise du côté du ministère de la Santé, toutefois, par décision N°742 et 743 en date du 6 octobre 2023 et signée par le Directeur régional de la santé de Kara, Dr Amanga Komi, il est mis fin au contrat de travail des mis en cause.

’Il s’agit d’une part, de M. Takougnadi Magliwè, interne stagiaire, contractuel au CHU Kara pour prescription inadéquate, abusive et vente illicite reconnue de sérum anti-vénimeux (SAV) d’origine douteuse ; et d’autre part, de Mme Miloga Barrekou Dissiraba, aide-soignante et de M. Kpizia Sama, garde malade, tous contractuels au CHU Kara pour vente illicite reconnue de sérum antivenimeux (SAV) d’origine douteuse’’, révèle la décision.

Ces sanctions sont d’ordre à décourager tous ces infirmiers et médecins qui s’adonnent à cette pratique frauduleuse et douteuse au Togo.

V.A.