Le ministre de la Sécurité a fait état d'interpellation « pour l'heure » de dix-sept personnes et qui pourra se poursuivre encore dans les heures et jours à venir dans l'enquête sur une opération ayant conduit à l'incendie les 10 et 12 janvier des marchés de Kara (440 km nord) et de Lomé.
Il s'agit des militants chargés de l'exécution de l'opération et des responsables de partis de l'opposition membres du Collectif sauvent le Togo (CST), un regroupement de partis et d'associations, qui a entrepris depuis des mois des manifestations de dénonciation du mode de gouvernement du régime en place.
L'opération a planifié la destruction par incendie des infrastructures notamment des marchés, des écoles, des stations d’essence et des banques.
Parmi les responsables de partis interpellés figurent le leader du parti OBUTS et ancien président de l'Assemblée nationale, M. Agbéyomé Kodjo, le vice-président du parti, M.Gérard Adja, le secrétaire général du parti ADDI, Alphonse Kpogo, et des membres de l'ANC tous membres du CST. Leur interpellation fait « suite à des informations sur leur participation à des réunions préparatoires et sur leur rendez-vous pour coordonner » l’opération en question, a expliqué le ministre Yark, précisant que deux importantes réunions ont été tenues dans le cadre de cette opération les 5 et 8 janvier au siège de l'ANC, parti de Jean- Pierre Fabre.
Il ajoute que l'incendie du marché de Lomé, carrefour du commerce international dans la sous-région, a été exécuté par des jeunes qui ont été soumis d'abord à des préparations mystiques au cimetière de Kamalodo, dans la capitale togolaise.
Le colonel Yark Damehame a révélé l'implication dans cette opération d'un député membre du parti ANC qui est activement recherché et deux étudiants exclus de l'Université de Kara (440 km nord).
Le ministre de la Sécurité a qualifié les incendies « d'actes criminels », indiquant qu'ils sont intervenus au moment où le CST a projeté des manifestations de rue baptisées « les derniers tours de Jéricho » et promis des miracles pour la déstabilisation du régime en place.
Le gouvernement « ne lésinera pas sur les moyens » pour que les responsables soient « soumis à la loi dans toute sa rigueur », a-t- il annoncé, ajoutant que les enquêtes se poursuivent.