Togo: Fin des 2èmes journées scientifiques au profit des soignants

Afriquinfos Editeur
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Après quatre jours de débat et d'échanges d'expérience au cours des journées scientifiques sous le thème "Accès universel et qualité des services", des soignants venus du Togo, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Tchad, de l'Afrique du Sud et de la France ont pris la défense de leur sécurité.

Selon Pr. Elisabeth Bouvet-Koskas, présidente du Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents Infectieux (GERES), les assises ont noté de sérieux constats et se sont achevées avec des recommandations qui devront dorénavant aider à garantir la sécurité des soignants et permettre des services de qualité.

"Il y a beaucoup d'accidents d'exposition au sang en Afrique notamment parce que les gens travaillent avec des matériels périmés qui ne sont pas sûrs et qui sont dangereux", a relevé Pr. Elisabeth Bouvet-Koskas du Service des maladies infectieuses de l'Hôpital Bichat à Paris XVIII.

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Elle a souligné que, partant de ce constat, les recommandations élaborées ont tablé sur la sécurisation des prélèvements veineux.

 "La priorité des priorités pour les soignants c'est de faire en sorte que les prélèvements veineux ne soient pas de danger pour eux", a ajouté la présidente du GERES, rapportant l'avis partagé des participants aux journées scientifiques sur le VIH/sida de Lomé.

 En fait, les soignants et experts venus des six pays ont associé les préoccupations de sécurité relevée a à celle de la qualité des prestations.

 A cet effet, les recommandations ont exhorté les gouvernements à amener les participants aux journées scientifiques, donc les soignants, à dorénavant "garantir un minimum de qualité de service partout où les populations se trouvent" dans les pays. Pour Dionké Fofana, coordinateur au Mali du Groupe d'intérêt public ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau (GIP-ESTHER), il importe aujourd'hui de "développer le compagnonnage" en France et dans les pays africains afin de "mettre les hôpitaux français et africains ensemble pour qu'ils élaborent des projets" pertinents d'échanges d'expériences.

En se consacrant au VIH/sida, la rencontre de Lomé a mis l'accent aussi sur le volet de la prévention de transmission du virus de la mère à l'enfant. Les efforts du Togo, qui a abrité ces assises, a fait objet d'échange d'expérience. Une appréciation a été faite du succès, par ce pays, du passage du taux de transmission de la mère à l'enfant de 20% en 2008 à près de 6,5% en 2011.

"On peut sans aucun doute éliminer cette transmission là avant 2015", au Togo, a récemment relevé le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, estimant que l'élimination de la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant sera accompagnée de la sauvegarde de la vie des mères. En 2006, le Togo avait mis près de 6.700 patients sous antirétroviraux (ARV). Ce nombre a vite augmenté pour se chiffrer, en 2011, à près de 30.000 personnes, soit un taux de couverture de 62% grâce à une politique du gouvernement ayant rendu gratuit les ARV et qui a bénéficié de l'appui de bonnes volontés du pays ainsi que des partenaires techniques et financiers dont le Fonds mondial. Les efforts du gouvernement sont appuyés par les actions multiformes des ONG qui se focalisent sur le dépistage gratuit et volontaire. Alors que se tiennent les assises, l'ONG Compassion Internationale a entrepris une campagne de dépistage gratuit et volontaire dans les églises en dépistant en 2 jours plus de 1.000 personnes.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, s'était félicité des avancées au Togo, relevant que ce pays a fait un progrès considérable dans la lutte contre le sida en stabilisant l'épidémie et en réduisant le nombre d'infection de 28%.

 Au fait, les 2èmes journées scientifiques sur le VIH/sida et le colloque francophone sur les accidents exposant au sang et la protection du personnel de santé en Afrique ont fait le point de l'avancement des recherches dans certains pays de l'Afrique dont le Togo et afin de débattre des stratégies adéquates pour parvenir à l'accès universel.

Ils se sont intéressés notamment aux questions de la formation du personnel de santé sur les risques d'accidents d'exposition surtout au niveau des sages-femmes, des accoucheuses, des obstétriciennes, ainsi que de la protection des soignants d'éventuelle contamination et du financement de la lutte contre le VIH/sida.