Le directeur de publication de L’Indépendant Express cité directement devant le juge dans "l’affaire du riz contaminé"

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

La citation a été notifiée au journaliste par l'huissier de justice Kokou Michel Klutsè, officiant à Lomé, à la requête de la Société Elisée Cotrane importatrice du riz mis en cause dans l'article de l'Indépendant Express, la société requérante étant représentée par sa directrice générale, Julie Béguédou. La société et sa patronne se sont constituées un avocat, Me Damitart Laré du Barreau de Lomé.

Exposant les motifs de cette citation, l'huissier de justice argue que tous les produits alimentaires qui arrivent au port de Lomé sont soumis à une inspection par les services de l'Etat et les services mandatés par le fournisseur et ses assurances. L'auxiliaire de justice ajoute que lors de l'inspection phytosanitaire, il a été constaté que la cargaison en cause a été traitée avec un produit qui libère une substance gazeuse destinée à protéger le riz et qu'après analyse les experts ont autorisé le déchargement.

L'acte de citation taxe l'écrit du journaliste, selon ses propres termes, d'une machination visant à détruire l'activité commerciale des requérante se référant au titre de l'article libellé en ces termes : "Julie Béguédou va porter atteinte à la sûreté des consommateurs… Danger de mort : 190.000 sacs de riz toxique vont être déversés sur le marché".

- Advertisement -

Il incrimine également le fait que l'article indexe le produit par des termes de "riz de la mort" ainsi que la publication de la photo de la patronne de la société, rappelant les dispositions du code de la presse dans ses articles l 61 et 62 aux termes desquels "le journaliste ou le technicien de la communication doit exercer sa profession dans le respect des règles et de la déontologie du journalisme et doit, à cet effet, traiter et donner l'information dans le respect scrupuleux de l'objectivité et de l'impartialité, s'abstenant de calomnie, les accusations sans preuve, l'altération des documents, la déformation des faits constituent des pratiques contraires à la déontologie du journalisme".

Pour l'instant, il n'y a eu aucune réaction de la presse. Mais on peut s'attendre mercredi à un procès palpitant, comme cela est souvent observé chaque fois qu'un journaliste est à la barre au Togo où le code de la presse est dépénalisé tout en prévoyant des sanctions non privatives de liberté au bénéfices des peines d'amendes et de dédommagement, hormis les actes des journalistes qui pourraient sortir du champ du code de la presse et qui tomberaient sous le coup de la loi pénale.