Qui est Mohamed Ayachi Ajroudi, l’homme d’affaires franco-tunisien positionné sur le rachat de l’OM
Rachat de l'OM par Mohamed Ayachi Ajroudi | Jusque-là, on ne le…
Mohamed Ayachi Ajroudi, né le 22 décembre 1951 à Gabès, est un ingénieur, homme d’affaires et homme politique franco-tunisien.
Ses activités industrielles et technologiques s’élargissent au pays du Golfe, principalement en Arabie saoudite, où son savoir-faire et son sens du contact s’introduisent dans le cercle restreint des décisions économiques et politiques. Selon Challenges, c’est lui qui «négocie la vente à l’Arabie saoudite de quatre usines de valorisation énergétique des déchets du groupe français CNIM, un contrat potentiel de plus de 1 milliard d’euros». Selon le site officiel d’Ajroudi, Christian Prot, délégué général de Suez Environnement pour le Moyen-Orient jusqu’en 2002, affirme avoir engrangé de nombreux contrats grâce à lui, et en particulier le contrat historique par lequel Safège (filiale de Suez) est désigné comme assistant à maîtrise d’ouvrage unique pour la rénovation et l’extension des infrastructures hydrauliques de la province de La Mecque (dix milliards de dollars sur dix ans).
Le 3 juin 2004, Mohamed Ayachi Ajroudi rencontre à l’hôtel George-V diverses personnalités afin d’évoquer la création d’une filiale du groupe Veolia visant à s’implanter en Arabie saoudite et à lancer la conquête du Moyen-Orient: Henri Proglio, président de Veolia environnement, Alain Marsaud, ancien magistrat et député UMP, Emmanuel Petit, haut cadre chez Veolia, et l’homme d’affaires Alexandre Djouhri. Dès le début des négociations, raconte Pierre Péan dans son livre La République des mallettes paru en 2011, Ajroudi «propose de constituer Veolia Moyen-Orient sur la base de 49% du capital détenu par lui et 51% par le groupe Veolia». Djouhri lui demande alors de lui rétrocéder gratuitement 20% des actions parce qu’il est «incontournable, que rien ne peut se faire sans lui chez Veolia».
Scandalisé, Ajroudi refuse catégoriquement ce qu’il considère comme un racket. Dans l’autre camp, on dénonce des accusations mensongères pour «se venger du fait qu’on ne l’a pas pris au sérieux». Il ne renonce pas pour autant à la création de Veolia Moyen-Orient, en souhaitant se porter acquéreur des actions que Vivendi détient encore dans le capital de Veolia, ce qui suffit pour déclencher la colère de Djouhri et de ses réseaux. Selon Péan, «outre diverses actions clandestines d’amis d’Alexandre Djouhri pour intimider Ajroudi, celui-ci reçoit la visite d’Alain Juillet, qui a quitté la DGSE pour s’occuper d’intelligence économique au sein du Secrétariat général de La défense nationale et qui lui-même souhaite de ne prendre que 10% du capital de Veolia, car l’Élysée voit d’un mauvais œil son intérêt pour cette société».
Cette histoire se termine en agression physique contre Ajroudi dans sa suite du George-V. Les agresseurs présumés sont Laurent Obadia, un ancien de Vivendi reconverti dans le conseil, et Djouhri. À la suite de l’incident, Veolia dépose une plainte contre Ajroudi pour escroquerie et abus de confiance, obtenant que les actions de Vivendi ne soient pas vendues15. Le 3 mars 2006, la plainte est classée sans suite mais Mohamed Ayachi Ajroudi n’entend pas rester là et porte claire contre Veolia pour dénonciation calomnieuse. Le 17 septembre 2008, près de quatre ans après les faits, la justice lui donne raison de condamner les sociétés du groupe Veolia pour s’être appuyé sur des faits inexacts.
Mais à la surprise générale, le 16 septembre 2014 et à quelques semaines des élections législatives, il annonce son retrait de la compétition électorale, déclarant qu’il n’a jamais couru derrière les postes qu’il est arrivé à la politique pour servir son pays et non pas s’en servir, que son ambition pour la Tunisie est d’ordre social, économique et énergétique, que ses motivations sont patriotiques et pas du tout mercantilistes, que malgré les 20 000 signatures collectées, sa bataille est économique et sociale, que s’il n’est pas candidat au palais de Carthage, il reste un soldat pour la Tunisie ».
Le 12 octobre, il publie un article dans lequel il dresse un bilan accablant de la troïka au pouvoir, dénonçant notamment «des politiciens généralement cupides, souvent incompétents, assoiffés de pouvoir, le tout aggravé par l’orgueil et l’absence de patriotisme» et le fait que «la Tunisie a perdu les points de force sur elle-même pourrait bâtir, à savoir les équilibres macroéconomiques, la capacité d’entreprendre de ses hommes d’affaires, la confiance des opérateurs nationaux et étrangers la stabilité, sécurité et sérénité».
En août 2013, Mohamed Ayachi Ajroudi rachète la télévision privée Al Janoubiya TV.
Le 6 novembre 2013, le siège de la chaîne est fermé et ses équipements saisis à la suite d’un différend financier entre le propriétaire du local et Ayachi Ajroudi. Ce dernier dénonce une falsification des documents comptables de la société dont la propriété lui-même a été transférée, et dépose une plainte pour faire annuler le jugement et la décision de saisie.
À la suite de la décision de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle de suspendre la diffusion des chaînes de télévision n’ayant pas obtenu une licence et de leur infliger une modification de 50 000 dinars, Al Janoubiya TV arrête sa diffusion à partir de la Tunisie et la reprend depuis son local de Paris à partir du 1er octobre 2014.
Le 30 juin 2020, Mohamed Ayachi Ajroudi déclare son intention d’obtenir le club de football de l’Olympique de Marseille, avec la participation des entreprises de tout le bassin méditerranéen et des investisseurs saoudiens et émiratis.
En 1989, il est récompensé par un prix remis à l’université de Gand par une fondation dont il n’est pas membre et qui lutte contre la désertification en Afrique et au Moyen-Orient.
En 2009, il reçoit un doctorat d’honneur de l’université du canal de Suez. En février 2012, Il est honoré par la ville de Huntington Beach (Californie) pour ses investissements et futurs projets.