A travers cette loi de finances complémentaire, les dirigeants tunisiens essayent de trouver l'équilibre dans les dépenses budgétaires de l'Etat à travers des ressources intérieures issues principalement des impôts et extérieures à partir des dons et de l'endettement "qui ne devrait pas être aggravé en dépit de la situation difficile de l'économie tunisienne", a déclaré mercredi M. Houcine Dimassi, ministre tunisien des Finances lors d'une conférence de presse.
"Le projet de la loi de finances complémentaire pour 2012 estime, d'après M. Dimassi, que les dépenses de l'Etat devraient atteindre 25,4 milliards de dinars (un dinar vaut 0,65 dollar) soit une hausse de 5,5 milliards de dinars par rapport aux dépenses de 2011 et de 2,5 milliards de dinars par rapport aux estimations de la loi de finances initiale adoptée en janvier 2012 " .
Selon M. Dimassi, les dépenses supplémentaires de l'Etat tunisien (par rapport à la loi de finances initiale) au titre de l'année 2012 se répartissent "à part égale" entre deux catégories dont la gestion et le développement.
Les dépenses de l'Etat tunisien au titre de la gestion concerneront l'augmentation des dépenses de la subvention (dans certains produits de consommation, le soutien aux familles défavorisées "dont la prime de soutien a été renforcée pour atteindre 100 dinars au lieu de 70 dinars, outre des dépenses diverses liées notamment aux dégâts des perturbations climatiques", a expliqué M. Dimassi.
Selon le ministère tunisien des Finances, les ressources fiscales représentent 60% des ressources du budget de l'Etat, soit 15,06 millions de dinars (environ 10 millions de dollars) ce donne à ce secteur une importance majeure dans la réalisation des équilibres financiers de la Tunisie.
Malgré la situation socioéconomique difficile et les craintes du Tunisien quant à sa capacité de rester fidèle aux engagements fiscaux en légère hausse (suivant la loi de finances complémentaire), les dirigeants rassurent que des prémices de reprise commencent à apparaitre à travers les intentions d'investissement en début 2012 et une hausse dans les exportations notamment du textile et des composantes automobiles pour les deux premiers mois de 2012.
Mis à part les indicateurs rassurants dans le secteur touristique en début de cette année et les indices augurant d'une bonne récolte agricole, les finances publiques et la balance des paiements peuvent changer positivement de rythme si les secteurs des phosphates et des engrais chimiques reprennent leur cadence habituelle de production, a estimé M. Houcine Dimassi.