Face à la quasi-absence de prises de position africaines sur la tragédie en cours au pays de Bachar Al Assad, le Forum Panafricain pour la Paix et le Développement a décidé de rompre ce silence. Avant cette Fondation, seuls le politique et diplomate sénégalais Cheikh Gadio et le président Zuma avaient ouvertement fait entendre leurs voix dans des médias internationaux sur ce sujet.
Tout en condamnant « fermement les massacres du 21 août 2013 près de Damas », ce Forum «appelle la communauté internationale à sanctionner vigoureusement toute violation avérée, dans le conflit syrien, du "Protocole international de 1925 sur l’interdiction des armes chimiques dans le monde", au terme de la publication du rapport onusien » voué à cette tâche.
« Il faut arrêter ce drame qui dure depuis plus de deux ans, et qui a ôté la vie à plus de 110 mille personnes (selon des chiffres onusiens), dans les deux camps, sans compter 2 millions de réfugiés syriens éparpillés dans le monde arabe et au-delà selon le Hcr (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) », prévient «Pax Africana». « L’utilisation de "frappes ciblées pour punir le régime Assad" ne saurait accélérer le retour de la paix dans le contexte délétère syrien fait de positions tranchées, soutenues activement de part et d’autre par des forces étrangères depuis plus de deux ans », renforce cette Fondation dans une Déclaration.
« Toutes les conditions sont plutôt réunies pour que ce recours à la voix des armes produise une déflagration dans la région et occasionne de nouvelles pertes en vies humaines. Ces indices qui témoignent d’une situation explosive commandent de toute urgence le choix de la voix de la sagesse dans la recherche de solutions durables au bras de fer en Syrie, par entre autres, le renforcement des missions de bons offices auprès des protagonistes.
Les efforts fournis par Kofi Annan et Lakhdar Brahimi au nom de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue Arabe ne doivent pas être vains (même si les différentes trêves négociées n’ont pas été suivies d’effets), mais bien au contraire, inlassablement poursuivis », détaille et soutient «Pax Africana» sous la plume d’Edem Kodjo.
«Les appréhensions de "Pax Africana" autour du déclenchement d’un nouvel affrontement au Moyen-Orient sont confortées par les leçons tirées dans un passé récent, des exemples d’instabilité que continuent de vivre respectivement des Etats comme l’Irak, l’Afghanistan et la Libye, après des interventions militaires extérieures (…) Notre Fondation est attentive à la position mesurée des Parlements et opinions nationales européennes et américaines concernant "toutes frappes punitives" en Syrie », laisse entendre ce Forum.
(Par Edem Gadegbeku)