Selon les témoignages, des hommes sont passés de maison en maison et ont enlevé des enfants âgés de plus de 12 ans. L’opération s’est produite dans le fief du chef de guerre Johnson Olony très proche du président Salva Kiir. «Les enfants sont soumis à un niveau incroyable de violence. Ils perdent leur famille et n’ont aucune chance d’être scolarisés», déplore le représentant de l’Unicef de la région, Jonathan Veitch.
Le nombre des enfants enrôlés dans des combats depuis la guerre civile est estimé à 12.000 par l’Unicef. Les garçons sont les principales victimes de ces fréquents rapts sordides commis par l’armée gouvernementale et les rebelles. Ce que les autorités sud-Soudanaises ont toujours nié. « Pourquoi recruter des enfants-soldats, alors que nous avons des effectifs suffisants ? Nous n’avons pas d’enfants-soldats », a démenti Michael Makuei, le ministre de l’Information.
Ces enlèvements d’enfants sont souvent imputés au gouvernement de Salva Kiir selon les rapports des organisations des droits de l’Homme.
L’ONG Human Rights Watch a souvent mis en cause Johnson Olony. Dans un rapport très récent, la même organisation avait épinglé les deux camps de recourir aux enfants-soldats malgré les lois l’interdisant et les nombreux cessez-le-feu signés.
L’enrôlement des enfants-soldats est devenu une pratique courante depuis l’éclatement de la guerre civile en 2013. Elle oppose le président Salva Kiir et son ancien premier ministre Riek Machar. La guerre qui n’a que trop duré et n’est pas prête de s’arrêter oppose les deux principales ethnies du pays. Il s’agit des Dinka dont est issu le président Salva Kiir et les Nuer d’où Riek Machar est originaire.
Anani GALLEY