Les Black Stars chroniquement malades de leurs stars

Afriquinfos Editeur
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Après Kevin Prince Boateng l’an dernier, c’est au tour de Michael Essien d’abandonner la sélection pour se faire un nom en club. Même si le milieu de terrain du Real traverse une interminable période de doutes depuis plusieurs saisons, sa décision a de quoi surprendre. Principal absent dans l’effectif ghanéen durant le Mondial 2010  qui a vu son pays terminer sa course en quarts de fin           ale, Essien avait un devoir moral envers son pays, quand on se souvient que déjà lors de la Can 2010 marquée par de belles prestations des Black Stars jusqu’en finale, l’ancien joueur-clé de Chelsea n’a joué en tout et pour tout que moins d’une heure. La faute à une vilaine blessure au genou.

A l’heure où les « Etoiles noires » d’Afrique de l’ouest peinent à retrouver leur excellent niveau de 2010 alors que les membres de la génération Steven Appiah prennent leur retraite sur la pointe des pieds, le Ghana a plus que jamais besoin de l’expérience d’Essien. Tourner le dos à l’équipe nationale comme le néo madrilène vient de le faire est sans détours l’expression d’une forme sportive d’arrogance et de mépris, d’autant plus que c’est grâce à un bon comportement en sélection juniors lors du Mondial 2001 que des joueurs comme Michael Essien se sont révélés à la face de grands recruteurs… Kevin Prince Boateng avait bénéficié de cette même aura de l’équipe nationale de son pays d’origine après le Mondial 2010, avant de mettre sa carrière internationale entre parenthèses. Même si le Ghanéo-allemand avait déjà fait ses classes en Bundesliga et en Europe avant d’atterrir au grand Milan Ac après la Coupe du monde 2010.

En dehors de toute interprétation personnelle, les défections d’Essien et de Boateng en équipe A du Ghana sont manifestement le signe d’une constante culture d’un malaise dans le giron des quadruples champions d’Afrique. La récente inconduite du valeureux André Ayew dans la même équipe en est une preuve patente, alors que ce dernier symbolisait jusqu’ici l’humilité et le travail bien fait. Ou encore l’indécision de Gyan Asamoah sur son retour et sa place en équipe première du Ghana, après un prétendu malaise psychologique ancré dans sa tête pour des penalties décisifs ratés.

Soit le Ghana a hérité d’une génération de joueurs hautement imbus d’eux-mêmes et dépourvus de tout patriotisme véritable, soit c’est tout le système éducationnel dans le monde footballistique de ce pays qu’il faut aseptiser le plus tôt possible. Un professionnel hausse par son expérience le niveau de jeu de l’effectif dans lequel il évolue, mais jamais ne remplace les bons rendements que procure un sérieux travail abattu sur la durée avec des joueurs locaux. Les résultats de l’Egypte entre 2006 et 2010 en Can de même que ceux des Chipolopolos dans le même tournoi, au début de cette année, en sont des exemples fort édifiants. Les autorités du foot ghanéen savent ce qui leur reste à faire.

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