Sortie de Paul Kagame pour son 1er meeting post-réélection: La situation au Kivu évoquée

Afriquinfos Editeur
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Paul Kagamé en meeting ce 16 mars (DR-Twitter Présidence Rwandaise)

Kigali (© 2025 Afriquinfos)-  Le conflit dans l’est de la RDC était au cœur d’un meeting du Président Rwandais Paul Kagamé, ce dimanche 16 mars. Il s’agissait du tout premier meeting du dirigeant depuis sa réélection en juillet dernier. Ce rendez-vous auquel plusieurs milliers de personnes ont répondu, était l’occasion pour le  dirigeant de s’exprimer sur le conflit qui oppose son pays à la RDC.

Lors de la rencontre, Paul Kagamé a dans son discours, appelé ses compatriotes à rester vigilants et unis contre ceux qui souhaitent nuire à la nation. Il a réaffirmé sa volonté de défendre son pays face aux menaces extérieures, en pleine demande d’un cessez-le-feu immédiat dans l’est de la République Démocratique du Congo, lancée par l’Angola.

Paul Kagamé est également revenu sur l’évolution des négociations régionales pour une sortie de crise. Il a défendu les efforts régionaux de la SADC et de l’EAC menés pour trouver une résolution au conflit à l’est de la RDC. « Hier, ils [EAC] se sont rencontrés à Nairobi, et maintenant ils [EAC/SADC] vont se retrouver à Harare. C’est le début du chemin vers une solution politique au problème, mais ce sera un long chemin, parce que quand on traite de politique, tout le monde a ses propres intérêts », a-t-il déclaré.

Cependant, le chef de l’État a largement condamné les sanctions posées contre le Rwanda par plusieurs chancelleries, et le rôle joué par certains pays, en particulier la Belgique, dans la mise en place de ces sanctions.

Bruxelles dans le giron de Kigali

Le Rwanda a annoncé ce lundi 17 mars la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir « pris parti » pour Kinshasa « bien avant et pendant le conflit en cours en République démocratique du Congo (RDC) ». Les tensions diplomatiques montent encore d’un cran entre les deux pays, alors que les relations s’enveniment déjà depuis longtemps.

Selon le communiqué de Kigali, la Belgique a « constamment miné » le pays, « bien avant et pendant le conflit en cours en RDC ».  Bruxelles est notamment accusé de continuer de se mobiliser contre le Rwanda dans différents forums.

Perçu comme l’élément moteur de sanctions, notamment au sein de l’Union européenne, la Belgique est accusée par Kigali de propager des « mensonges et manipulations pour créer une opinion hostile injustifiée contre le pays ».

 L’Union européenne (UE), pressée notamment par la Belgique, a adopté ce lundi des sanctions contre des personnalités rwandaises en raison du soutien de Kigali à l’offensive du groupe rebelle M23 en République démocratique du Congo (RDC).

Ce même lundi 17 mars, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne (UE) se sont réunis à Bruxelles avec en particulier à l’ordre du jour la situation dans l’est de la RDC. Ils ont adopté dans la matinée des sanctions à l’encontre de neuf personnes et une entité, à la fois à l’encontre de Rwandais et de Congolais, des sanctions « équilibrées » donc, selon le langage diplomatique. Il s’agit de chefs politiques et militaires mais aussi « de personnes responsables de trafics illégaux ».

En février, le Rwanda avait déjà suspendu la coopération sur le développement avec la Belgique, dénonçant une campagne de Bruxelles qualifiée d’agressive contre le pays.

V.A.