Paris (© 2025 Afriquinfos)- La diplomatie française a réagi face à la situation socio-politique qui prévaut depuis quelques semaines au Togo. Ce mercredi 2 juillet, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe, des Affaires étrangères, a appelé les autorités de Lomé «à faire toute la lumière sur (les) accusations de torture», après la mort de sept personnes lors des manifestations qui se sont déroulées dans la capitale Lomé les 26, 27 et 28 juin derniers.
M. Barrot a exhorté le Togo à enquêter sur des accusations de torture, après la mort de sept personnes lors de récentes manifestations à Lomé, et a demandé la vérité sur les exactions présumées de forces de l’ordre.
S’exprimant à l’Assemblée Nationale ce mercredi, le diplomate a demandé à faire la lumière sur des « accusations de torture« , à la suite de la mort de sept personnes lors de manifestations à Lomé en juin. « Nous appelons les autorités togolaises à faire toute la lumière sur ces accusations« , a-t-il déclaré en réponse au député Aurélien Taché, lors d’une audition parlementaire.
Paris a par cette même occasion rappelé son « attachement indéfectible à la liberté de manifestation et à la liberté de la presse partout dans le monde« . Le front « Touche pas à ma Constitution« , qui regroupe partis d’opposition et acteurs de la société civile togolaise, a également appelé à une « enquête internationale« , dénonçant l’opacité récurrente autour des enquêtes promises : « Nous n’avons jamais les résultats. »
Selon le collectif citoyen « Togo Debout« , sept corps ont été retrouvés dans des cours d’eau de la capitale. L’organisation pointe des « exactions commises par des éléments des forces de l’ordre et des miliciens« . De leur côté, les autorités togolaises parlent de décès « par noyade » et dénoncent des « tentatives de récupération malheureuses« .
Un appel lancé à la France pour se désolidariser de la répression meurtrière
Outre la réaction officielle de Paris, le Groupe parlementaire français ‘’La France Insoumise’’ dirigé par Jean-Luc Melenchon, a également apporté son soutien au peuple togolais, tout en appelant la France à se désolidariser de la répression.
‘’Nous apportons notre soutien au peuple togolais qui manifeste contre un régime dictatorial incarné par Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans après avoir succédé à son père. Les manifestants dénoncent à nouveau la réforme constitutionnelle de 2024 lui ayant permis de se maintenir au pouvoir en passant de Président de la République à Président du conseil (premier ministre) et en transférant dans le même temps l’essentiel du pouvoir à la seconde fonction’’, lit-on dans un communiqué en date du 1er juillet 2025.
‘’À cette revendication se sont ajoutées la dénonciation des arrestations de voies critiques qui se sont multipliées depuis des mois, la hausse du prix de l’électricité, l’absence de perspective économique. Le peuple togolais rappelle que droits politiques et droits économiques, sociaux, environnementaux, sont inséparables’’, souligne la FI.
Face à la détermination du peuple le pouvoir use d’une répression inédite. Au moins 7 personnes ont été tuées ces derniers jours, et des centaines blessées, par les forces de l’ordre officielles ou des milices pilotées par le régime chargées de terroriser les manifestants.
‘’La France doit se désolidariser clairement de cette répression féroce, notamment en suspendant sa coopération militaire et sécuritaire avec le régime togolais’’, a martelé le Groupe parlementaire de Jean-Luc Melonchon.
Le climat politique reste tendu au Togo depuis des semaines, où une réforme constitutionnelle controversée permet au président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de renforcer encore son emprise.
Vignikpo Akpéné