Les forces françaises ont effectué, depuis samedi, une vingtaine de sorties aériennes pour apporter un "appui direct" aux opérations à Gao, bastion des forces islamistes situé à 1200 km au nord-est de Bamako, ainsi que sur l'axe ouest et à Tombouctou, a déclaré dimanche soir le ministère français de la Défense sur son site web.
Actuellement, les forces armées maliennes ont pris pied à Gao. Le maire de cette ville, qui avait été "contraint de la quitter" lors de l'arrivée des islamistes en mars 2012, a regagné la ville.
Lors de la prise de l'aéroport de Gao et du pont sur le Niger, plusieurs "groupes terroristes ont été détruits ou chassés vers le nord", selon le ministère français de la Défense.
D'après des habitants de Gao, il y a eu un bref échange de tirs du côté nord de la ville de Gao qui a opposé des militaires maliens, appuyés par les forces françaises, et des terroristes.
"Présentement (dimanche à 21h20, GMT), il y a des échanges de tirs entre les militaires maliens, soutenus par leurs alliés français et africains, et des islamistes dans le nord de notre ville'', a indiqué un habitant de Gao à Xinhua.
Une autre source locale jointe un peu plus tard a confirmé l'information en ajoutant : "Les islamistes ont été repérés à Séïna, une zone située à 15 km de la ville vers le nord. Les tirs ont cessé".
Il a indiqué que, selon certaines informations, les islamistes se sont retranchés vers Bourèm dans le Gourma.
Suite à l'arrivée des forces franco-maliennes dans la nuit de vendredi à samedi, le réseau téléphonique a été rétabli dimanche aux environs de 17h00 GMT. La ville était pratiquement coupée du monde.
La ville de Gao, la plus grande du nord du pays, était occupée depuis fin mars 2012 par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao).
L'UA évalue les besoins financiers au Mali
Dimanche matin à Addis-Abeba, le 20e sommet ordinaire de l'UA s'est ouvert au siège de l'organisation panafricaine en Ethiopie en présence d'une quarantaine de chefs d'Etat du continent et plusieurs invités spéciaux tels le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Avant la tenue mardi à Addis-Abeba d'une conférence des donateurs pour le financement de la Mission internationale de soutien au mali (MISMA) en cours de déploiement sous la coordination de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'UA, les Nations Unies et d'autres partenaires, une série de réunions a été consacrée en grande partie à la crise malienne lors des travaux préliminaires du sommet organisés depuis le début de la semaine.
Des ressources estimées à 460 millions USD sont nécessaires pour couvrir les besoins liés aux opérations de la MISMA et 300 millions USD supplémentaires couvriraient la restructuration des forces de défense et de sécurité maliennes, y compris la restauration de l'Etat sur l'ensemble du territoire de ce pays de l'Afrique de l'Ouest, désarticulé depuis le coup d'Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré en février 2012.
Forte de 3 300 soldats fournis par les pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, organisation régionale à laquelle le Mali appartient), la MISMA, encore au début de son déploiement est, en plus de l'opération française du nom de "Serval", appuyée par des renforts d'autres pays africains, dont le Tchad qui a annoncé l'envoi de 2 000 troupes et le Burundi, qui n'a pas indiqué de chiffre.
Pour la mobilisation de ces ressources, l'UA lance un appel à l'ensemble de la communauté internationale, y compris pour des "contributions symboliques" en faveur de "l'un des membres fondateurs de l'UA, dont l'attachement au panafricanisme et aux causes du continent n'a jamais été démenti en un demi-siècle d'indépendance", justifie le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Lamamra Ramtane.
La MISMA va attendre jusqu'à la mi-février pour entrer en opération
Cependant, dimanche à Bamako, un membre de l'état-major de la MISMA a affirmé que la MISMA allait attendre jusqu'à la mi-février pour soutenir les forces maliennes et françaises.
Cette déclaration fait suite au refus samedi du détachement burkinabé de prendre position à Diabali pour appuyer les forces maliennes dans leur progression vers Tombouctou à partir de Léré et Niafunké.
Le chef du détachement du Burkina a souligné que sa mission pour l'instant est tout simplement de sécuriser le barrage de Markala et n'a aucune instruction de progresser.
Il en est de même pour le contingent Nigerian qui a réfuté une demande de déploiement à Banamba, localité située à 130 km de Bamako.