Le début de la semaine a été marqué surtout par la suspension de participation des membres de la mouvance de l'ancien président malgache en exil en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana, dans les institutions de la transition malgache.
Le chef de la délégation lui-même, Mamy Rakotoarivelo, n'a pas présidé la cérémonie d'ouverture de la première session ordinaire de cette année du Congrès de la transition. Les ministres du gouvernement de la mouvance Ravalomanana ont également boycotté les réunions du Conseil du gouvernement et celles du Conseil des ministres du mercredi dernier. Cette décision a été prise suite à l'agissement de l'autorité actuelle dont les forces de l'ordre, d'avoir repoussé les manifestations de cette mouvance du samedi 28 avril et bombardé de grenades lacrymogènes les manifestants. Cet agissement est contraire à la feuille de route pour la sortie de crise signée le 17 septembre dernier à Antananarivo par 11 entités politiques, d' après Mamy Rakotoarivelo.
Dans la même foulée, cette semaine, Mamy Rakotoarivelo, la ministre de l'élevage de la transition, Ihanta Randriamandranto ainsi qu'un membre du parlement, Manandafy Rakotonirina, tous, membres de la mouvance Ravalomanana sont convoqué à la Cour criminelle d'Antananarivo. Les deux derniers, convoqués vendredi dernier devant la justice dans l'affaire de 2009 relatif au coup d’État et d'usurpation de titre, n'ont pas comparus devant la justice.
Pour le président du Congrès, il est convoqué pour le 18 mai prochain pour une affaire d'attentat contre la voiture officielle du président de la transition, Andry Rajoelina, dans la capitale en mars 2011. La mouvance dénonce ces convocations comme une violation de la feuille de route, qui, dans son article 16, stipule que les poursuites judiciaires à l'encontre de l’opposition doivent être cessées.
Le 2 mai dernier, deux journalistes d'une station radio privée, Lalatiana Rakotondrazafy et Fidèle Razara Piera, ont été auditionnés par la gendarmerie et retenus en garde à vue pour être relâchés le 3 mai soir, qui tombe en même temps avec la célébration de la Journée Mondiale de la liberté de la presse, suite à une plainte déposée par un opérateur économique et patron de presse malgache. Une fois relâchés, les deux journalistes ont réclamé la démission du ministre de la communication, Harry Laurent Rahajason pour être responsable de l'inexistence de la liberté de la presse à Madagascar.
Vendredi dernier, après trois jours d'audience, 13 gendarmes ont été condamnés à cinq ans de travaux forcés par la Cour Criminelle dans l'affaire de rébellion des Forces d'intervention de la Gendarmerie nationale (FIGN) en 2010. Le meneur de la rébellion, le colonel Raymond Andrianjafy, reconnu coupable de prise illégale de commandement, a été condamné à six ans de travaux forcés et cinq ans et d'interdiction de séjour sur le territoire. Le jour même, le ministre de l'éducation nationale, Manoro Régis, a pris des mesures à l'encontre des enseignants au sein du Syndicat des enseignants à Madagascar (SEMPAMA) de suspendre les leurs salaires en cas d'absence dans leur classe respective à partir du lundi prochain.
De son côté, le SEMPAMA affirme de continuer leur grève malgré cette menace du ministre de tutelle. Ces enseignants réclament toujours l'augmentation de leurs indemnités qui, appliquées depuis les années 60, ne correspondent plus au contexte actuel et ne suivent plus les conjonctures actuelle. Toute l'attention sera focalisée ainsi vers la semaine prochaine qui s'annonce lourde avec au calendrier, le 40ème anniversaire de la première descente dans les rues des étudiants du 13 mai 1972, qui a abouti au renversement du régime de Philibert Tsiranana qui a dirigé le pays du 1er mai 1959 à 11 octobre 1972, et qui a remis ensuite le pouvoir à son Premier ministre, le général Gabriel Ramanantsoa.