Sénégal/législatives : Démarrage du vote des militaires et paramilitaires

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Ce vote des militaires et paramilitaires va se poursuivre dimanche pour ces législatives qui constituent la première échéance électorale après la présidentielle de février-mars dernier, remportée par Macky Sall au second tour au détriment du chef de l'Etat sortant, Abdoulaye Wade.

Au total 7.200 candidats, investis sur 24 listes ou coalitions, battent campagne depuis deux semaines pour de tenter de gagner les suffrages de quelque 5 millions d'électeurs sénégalais.

La campagne, qui prend fin vendredi prochain, à minuit, se poursuit sur l'ensemble du territoire dans le calme avec des programme rythmés par des visites de proximité, des caravanes, des réunions publiques d'information, des conférences de presse, ou déclarations, mais aussi par des meetings.

Les deux dernières semaines de campagne ont été mouvementées pour des pontes de l'ancien régime qui ont été convoqués à la police, à la gendarmerie ou au tribunal pour des enquêtes sur de présumés détournements de deniers publics, de mauvaise gestion, d'abus de biens sociaux ou de blanchiment d'argent. Ces auditions et convocations, qui entrent dans le cadre de lutte du nouveau régime contre l'enrichissement illicite, sont interprétées par les nouveaux opposants comme un harcèlement.

Devant la saisie des véhicules qu'ils considèrent comme leur propriété alors que les autorités estiment qu'ils ont été acquis avec l'argent de l'Etat, l'ancien président Wade et ses partisans ont menacé de perturber les élections. Mais, jusqu'à présent aucun incident n'a été noté.

 Toutefois, l'opposition, qui se plaignait de l'immixtion du président Macky Sall dans la campagne électorale, a obtenu satisfaction auprès de la justice qui a interdit la diffusion de l'image du chef de l'Etat sur les affiches de la coalition qui lui est favorable. Avec 24 listes de candidatures contre 14 en 2007, les législatives  de dimanche, dont l'un des principaux enjeux est de permettre au nouveau régime de disposer une majorité qui lui permettre de conduire des réformes envisagées, sont les plus disputées de l'histoire politique du Sénégal.

Mais, certains partis qui avaient soutenu Macky Sall à la présidentielle de mars, font cavaliers seuls à ces législatives, essentiellement, ont-ils expliqué, pour éviter qu'une majorité mécanique ne s'installe à l'Assemblée nationale comme ce fut le cas sous l'ancien régime.  

L'anniversaire d'une des dérives de cet ancien régime qui avait entraîné des émeutes au Sénégal, est commémoré ce samedi. Le 23 juin dernier, un mouvement de la société civile, de partis politiques, des jeunes et de rappeurs s'était opposé à l'adoption par l'assemblée nationale (largement dominée par le parti au pouvoir) d'un projet de loi visant à permettre l'élection du président de la République avec seulement 25 % des suffrages et d'instituer un ticket président-vice-président. Suite à ces émeutes, le projet de loi avait été retiré par le président Wade. Les législatives se dérouleront selon un système mixte combinant un scrutin majoritaire à un tour au niveau départemental pour 90 sièges et un scrutin proportionnel sur la liste nationale pour les 60 sièges restants.

Avec l'entrée en vigueur d'une loi sur la parité, prochaine Assemblée nationale sera marquée par la présence massive des femmes.