Le fils de l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade proteste contre l'absence de ses avocats qui ont boycotté l'audience de jeudi. Ces derniers se sont montrés solidaires avec l'un de leurs collègues expulsés mercredi après une altercation avec le président de la Cour, Henry Grégoire Diop.
Au cours de cette audience, Karim Wade a refusé de poser des questions au témoin de la défense, expliquant qu'il n'avait plus d'avocats.
Mercredi, la veille de l’audience, Karim Wade avait été agressé et malmené par ses gardes pénitentiaires avant d'être contraint de rejoindre le box des accusés. Ce jour, il voulait protester contre la poursuite de son procès, qui selon lui est « politique ».
Une information confirmée par l’un de ses avocats, Me Mohamed Seydou Diagne, qui n’a pas manqué de préciser que son client poursuivrait son action « jusqu'à ce que ses droits soient respectés et qu'il y ait un procès équitable dans lequel ceux de la défense seront garantis ».
Dans un communiqué, le Parti démocratique sénégalais (PDS) dirigé par son père Abdoulaye qui a présidé le Sénégal de 2000 à 2012 a dénoncé « cette atteinte aux droits de l’homme ».
Par ailleurs, le président de la Cour a indiqué avoir reçu 2 lettres de la défense demandant le report de l'audience du 22 janvier au 23 janvier prochain.
Détenu à la prison centrale de Rebeuss à Dakar depuis avril 2013, Karim Wade est jugé depuis le 31 juillet 2014 pour enrichissement illicite présumé par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Karim Wade est accusé d'avoir illégalement acquis 178 millions d'euros par le biais de montages financiers complexes du temps où il était conseiller, puis ministre de son père.
D'après la défense, son patrimoine est d'environ deux millions d'euros, gagnés pour l'essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père.
A. Lamy