Aussi, devant cet organisme qui gère les noms de domaines et numéros sur la Toile, les Africains ont-ils plaidé pour une insertion totale du continent africain dans la communauté Internet.
« Internet, c'est la démocratie la plus parfaite. Mais avec seulement 5 % des utilisateurs de cet outil, l'Afrique n'est pas au cœur des activités d'internet », regrette le président sénégalais Abdoulaye Wade qui présidait la cérémonie d'ouverture de la rencontre de L'ICANN.
Un retard que déplore le directeur général d'ICANN, Rod Beckstrom, selon qui, au cours de ces 25 dernières années, l'accès à Internet a été multiplié par 25. Mais, regrette-t-il, « on note une faible participation des Africains à ce processus. Or, Internet est la plus grande collaboration de l'histoire qui pourrait accroître l'influence de l'Afrique, et lui permettre davantage d'engagement ».
Pour inverser la tendance, les experts africains plaident notamment pour inclusion des extensions « africa » ou « afrique», « afriquia » dans la liste des noms réservés pour qu'elles bénéficient d'un « niveau de protection légale spéciale » ainsi que l'installation par l'ICANN d'un de ses bureaux en Afrique.
Le ministre sénégalais de la Communication Moustapha Guirassy, préconise « l'intégration d'une charte éthique pour éviter les conflits d'intérêt » et que toutes ses publications soient accessibles dans toutes les langues, et particulièrement en français ».
Les ministres africains, qui ont participé à la table ronde ministérielle de la réunion de l'ICANN, ont demandé à la commission de l'Union africaine de développer un plan d'action pour la mise en œuvre du volet TIC du programme de développement des infrastructures en Afrique.
Dans un document ayant sanctionné la fin de leur rencontre, les experts africains invitent à « davantage d'implication des pays africains aux travaux d'ICANN pour favoriser une convergence de positions de la communauté africaine sur les diverses questions relatives à Internet». Ils exhortent les gouvernants « à mettre sur pied des systèmes agressifs et harmonieux axés sur le marché local, la création de centres de formation en TIC, ainsi que l'incitation à la participation aux ateliers de formation organisés par les parties prenantes, continentales et régionales ».
Pour le président Abdoulaye Wade, « l'Afrique doit aller très vite, pour accompagner les innovations technologiques de l'information, car « le monde s'est lancé dans l'ère du numérique, donc l'Afrique doit s'atteler à suivre cette mutation ».
Le président sénégalais a annoncé pour l'occasion, le lancement prochain d'un programme dénommé : « Education numérique pour tous ». Ce programme va concerner 8.000 écoles au Sénégal, pour favoriser l'accès à internet.