Sécurisation des eaux du Golfe de Guinée: La Marine française, pivot de la traque de trafics illégaux en hausse

Afriquinfos Editeur
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Brest (© 2024 Afriquinfos)- Ces dernières années, de nombreux efforts sont fournis par les pays bordant le Golfe de Guinée et leurs alliés dans la sécurisation de la zone. Néanmoins, si les attaques ont connu une baisse, le narcotrafic vit lui une hausse. D’où le renforcement de la surveillance avec le concours de la Marine française et aussi des séminaires visant à structurer la coopération régionale en matière de sécurité maritime.

L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le Golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains. «La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes», explique le ministère des Armées.

A ce jour, ces opérations se poursuivent et permettent de sécuriser le Golfe de Guinée et de réduire les attaques des navires par les pirates, comme le témoigne la récente mission du patrouilleur ‘Commandant-Birot’ de la Marine Française.

‘’Aucune attaque à signaler ces trois derniers mois ’’, informe le capitaine de ce patrouilleur de type Aviso A69, Aurélien de Gove. Ce dernier témoigne d’opérations menées ces derniers mois. Il s’agit notamment de l’assistance fournie à la marine ghanéenne as dans l’interception d’un bateau suspecté de trafic de drogue. Ou encore le sauvetage de sept pêcheurs perdus au large de l’Angola depuis une semaine.

Pour l’officier de la Marine française, ‘’c’est la bonne coordination entre les différents pays qui a permis d’agir, grâce à un Centre de commandement régional bâti autour de ‘l’Architecture de Yaoundé’ depuis 2013″. Un Centre de commandement régional basé dans la capitale camerounaise et un logiciel commun (Yaris) permettent en effet de communiquer et de coordonner la lutte contre toutes sortes de trafics dans le Golfe de Guinée, au niveau régional et en coopération avec la France.

Parlant de ‘l’Architecture de Yaoundé’, des représentants des pays bordant le Golfe de Guinée, de la marine française et des Etats partenaires dans la sécurisation de la zone ont actuellement rendez-vous pendant trois jours à Brest, dans l’ouest de la France. Ce séminaire est consacré à un renforcement politique du «processus de Yaoundé», accord conclu il y a dix ans et visant à structurer la coopération régionale en matière de sécurité maritime. 

S. B.