L’action menée par l’OIT s’inscrit dans une logique de développement globale : « La situation de nombreux enfants travailleurs domestiques ne constitue pas seulement une violation grave des droits des enfants mais elle demeure un obstacle à la réalisation de nombreux objectifs nationaux et internationaux de développement », déclare Constance Thomas, directrice du Programme international de l’OIT pour l’abolition du travail domestique des enfants (IPEC).
Plus de 15 millions d’enfants dans le monde sont employés comme domestiques chez des particuliers selon le rapport, dont 305 millions d’enfants âgés entre 5 et 17 ans et 73% de filles.
5 millions d’enfants en dessous de l’âge minimum légal pour travailler sont employés, rémunérés ou non d’ailleurs.
Ils sont employés pour des tâches comme le ménage, le repassage, la cuisine, le jardinage, l’approvisionnement en eau, la garde d’enfants ou les soins aux personnes âgées.
Le rapport souligne les dangers et conséquences pour la santé de ce type de traitements abusifs, de travail et violences physiques, psychiques et sexuelles. Les enfants peuvent être ainsi discriminés d’autant plus qu’ils sont isolés de leur famille.
Le travail domestique est lié au motif de servitude pour dettes ou de traite, soit recruter et déplacer l’enfant à des fins d’exploitation.
On peut voir dans ce rapport que par exemple, chaque année des milliers de filles sont transférées d’Ethiopie pour travailler comme domestiques au Moyen-Orient.
La notion-même de travail domestique est floue puisque les limites sont difficiles à déterminées et dépendent de multiples facteurs : l’enfant « travaille mais n’est pas considéré comme un travailleur, et bien qu’il réside dans un environnement familial, il n’est pas traité comme un membre de la famille », montre le rapport.
Politiquement, le rapport valorise une action internationale coordonnée : « Nous avons besoin d’un cadre juridique solide pour identifier (…), prévenir et éliminer, accorder des conditions de travail décentes aux adolescents quand ils peuvent travailler en toute légalité », souligne Mme Thomas.
Les gouvernements doivent ratifier les conventions sur l’âge minimum et sur les pires formes de travail. L’âge minimum est actuellement de 14 ans en Côte d’Ivoire, de 15 en Afrique du sud. Et la pire forme de travail en Afrique est définie comme « l’activité de surveillance en zones urbaines ».
Si les politiques ont un rôle important, exemple du projet multisectoriel contre la violence des femmes au Maroc qui a rassemblé 13 départements ministériels et 8 agences des Nations Unies, les partenaires sociaux aussi : en Zambie un Code de conduite des employeurs des travailleurs domestiques a été établi en 2011 pour définir « les principes du travail décent à suivre (…) selon plusieurs thèmes » comme l’âge minimum d’admission à l’emploi ou encore la protection spécifique des jeunes travailleurs dans un accord ou contrat mutuellement admis.
Voici le lien pour consulter en ligne le nouveau rapport de l’OIT :
http://www.ilo.org/ipecinfo/product/download.do?type=document&id=21537